L'adjoint en charge de l'urbanisme « a même réussi à vendre de l’air », s’amuse-t-on du côté de l'Hôtel de Ville
Allez hop, on liquide tout dans la capitale. Entre 500 et 800 millions d’euros, voire plus : c’est ce que pourrait rapporter à la Mairie de Paris la vente de 23 de ses sites, dont l’immeuble du boulevard Morland, l’hôtel de Coulanges rue des Francs-Bourgeois ou encore l’hôtel particulier de la rue de la Bûcherie. «.De quoi apporter un bol d’oxygène pour les finances tendues de la capitale, tout en redonnant un coup de jeune à l’aménagement parisien.» commente Les Échos.
Selon le quotidien économique, l’immeuble du boulevard Morland serait avec ses 40 000 mètres carrés de surface valorisée plus de 130 millions d’euros. Pour Les Échos, «.installé entre l’île Saint-Louis et le Marais, le site a une vocation hôtelière naturelle.». Un peu comme la Samaritaine quoi.
Jean-Louis Missika, adjoint à la Maire de Paris, chargé de l’urbanisme, semble en tout cas avoir bien rempli son rôle de promoteur immobilier. Ainsi, des acheteurs ont proposé entre 50 et 60 millions d’euros pour une parcelle de 2 200 mètres carrés située dans le quartier Clichy-Batignolles alors que la ZAC l’avait estimée seulement à 30 millions d’euros dans son bilan. Xavier Niel, fondateur de Free et principal actionnaire du journal Le Monde, proposerait quant à lui 12 millions d’euros pour une petite parcelle située aux alentours de la porte de Clichy : le double des propositions des autres acheteurs !
Parmi les autres sites historiques de la Mairie figurent l’hôtel de Coulanges rue des Francs-Bourgeois, un hôtel particulier avenue de Villiers, la gare Massena, des bains-douches dans le XVe arrondissement. S’y ajoutent un ancien conservatoire de l’Est parisien et une petite dent creuse en friche dans le XXe arrondissement. Sans oublier l’hôtel particulier de la rue de la Bûcherie (.hôtel Colbert.), monument classé construit au XVe siècle pour accueillir la faculté de médecine et situé à proximité de la cathédrale Notre-Dame
Deux sites poussent très loin l’opportunisme de la mairie. Près du Palais des Congrès, porte Maillot, l’hôtel de ville invite à construire deux immeubles-ponts enjambant le périphérique. « Un volume cessible au-dessus du périphérique », indique le règlement de l’appel à projets. « Missika a même réussi à vendre de l’air », s’amuse-t-on à la mairie.
Au niveau politique, le groupe Les Républicains souligne la contradiction de la Mairie qui a signé cet été une charte contre la spéculation immobilière et qui désormais spécule à tout va sur ses bijoux de famille (lire ici). Du côté de la gauche municipale, Danièle Simonnet (Front de gauche.) dénonce la privatisation de l’urbanisme parisien, alors que les communistes regrettent eux la place trop limitée des logements sociaux dans les différentes propositions.
Toutefois tout ces immeubles municipaux sont actuellement occupées par des agents de la Ville et ces derniers devront de toutes façons êtres relogés. Des déménagements toujours très coûteux pour les finances publiques. Pas sûr donc que la mairie fasse des économies. Mais peut être que le but de l'opération n'est autre que donner les plus beaux emplacements de la capitale aux milliardaires de tout poil.
Paris :Jean-Louis Missika (à gauche) vend les bijoux de famille et cherche un point de chute
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