« Oui, si ça continue comme ça » alertent des syndiqués de la mairie de Paris
Ce serait alors un véritable coup de tonnerre dans le paysage syndical. La CGT va-t-elle également perdre sa place de premier syndicat dans la fonction publique lors des prochaines élections professionnelles prévues à la fin de l'année ? C’est la question que pose désormais l’Union Syndicale CGT de la Ville Paris dans un communiqué officiel publié à la fois sur son site internet, sa page Facebook et Twitter.
C'est que cette dernière, qui est toujours pour le moment la première organisation de la première collectivité de France, traverse une crise sans précédent depuis bientôt deux ans. « Tout commence quand le syndicat du nettoiement échoue à garder le contrôle de notre organisation lors d'un congrès en février 2017 » précise le communiqué. Faut dire que le syndicat des éboueurs, qui avait pris la mauvaise habitude de bourrer les urnes lors de chaque congrès, s'était cette fois heurté à un contrôle des porteurs de mandat comme nous l’apprend la CGT de la Ville de la Paris : « mis en minorité (après avoir échoué à faire voter 82 personnes au lieu des 71 prévues pour son organisation), le syndicat du nettoiement décide de scissionner ». Onze voix qui d’habitude suffisait semble-t-il à l’emporter. Sauf que cette fois la manœuvre a fini par tourner mergitur.
Mais là où ça se complique c’est que cette scission s’est faite avec le soutien actif de Baptiste Talbot qui n’est autre…. que le patron de la fédération CGT des territoriaux ! Pas dans les habitudes de la maison pourtant que d’encourager le fractionnisme. En tout cas sans doute une première du côté de la centrale de Montreuil. C’est alors que Baptiste Talbot décide de sortir l’artillerie pour mettre au pas les « insoumis » de la Ville de Paris qui osaient encore défier son autoritarisme puisque l’on apprend que « dans les semaines et les mois qui suivent, le patron de la fédération va crescendo dans les menaces et intimidations à l'égard de nos syndicats : interdiction de tenir nos congrès, injonction à Anne Hidalgo, la maire de Paris, de ne plus nous reconnaître et ne plus inviter nos délégués élus par les personnels, tentative de mise sous tutelle des syndicats, tentative de saisine de leur compte bancaire ». Sans nul doute une marque de franche camaraderie.
Toutes ces tentatives de contrôle ayant, évidemment échouées, est donc venu le temps de chasser des « camarades » de leur bureau de la Bourse du Travail pour les empêcher d'exercer toutes activités syndicales. « Pas seulement de leurs bureaux, non, Baptiste Talbot voudrait aussi leur interdire de réserver des salles pour réunir les personnels ! » précise même le communiqué. Une méthode tellement hallucinante que le secrétaire général de l'Union Départemental (UD) de Paris, qui regroupe tous les syndicats CGT de la Capitale, publics comme privés, a dû faire un courrier cinglant en retour pour dénoncer ces atteintes « au fédéralisme et au principe d'autonomie des organisations ». Pas très fluctuat.
Un épisode tellement too much que cette fois les cégétistes parisiens ont décidé de rendre la chose publique et ainsi interpeller la CGT nationale : « l’Union Syndicale et ses syndicats en appellent maintenant à la Confédération et à Philippe Martinez pour mettre fin immédiatement à cette stratégie mortifère, sous peine d'affaiblir durablement, voir de faire disparaître, la CGT du paysage syndical à Paris ». Avec à la clé la perte probable pour la centrale de Montreuil de sa place de première organisation syndicale dans le secteur public lors des élections de décembre vue le poids de la Mairie de Paris dans les effectifs des collectivités territoriales.
Ce serait alors sans doute la claque de trop pour la CGT après avoir perdu sa première place dans le secteur privé ces derniers mois au profit de la CFDT. Et le début sans doute des règlements de compte dans une organisation toujours traumatisée par « l’affaire Lepaon » et dans laquelle son actuel secrétaire général, Philippe Martinez a été rappelons le plus mal élu de toute son histoire.
Publié également sur Miroir Social