Neuf bibliothèques de la capitale étaient fermées hier. huit le sont aujourd’hui. En plus de ces mouvements, un lettre ouverte à l’attention d’Anne Hidalgo a également été lancée par un collectif de bibliothécaires parisiens
L’annonce d’Emmanuel Macron de l’instauration d’un passe sanitaire dans les lieux qui reçoivent du public commence à faire monter la mayonnaise de la contestation. Après les restaurateurs qui ont obtenu de ne pas vérifier les pièces d’identité de leur clients et les cinémas qui eux réclament d’ouvrir avec une jauge réduite de quarante-neuf personnes leur permettant de s’affranchir de cette mesure, c’est maintenant au tour des bibliothécaires de la capitale d’entrer dans la danse.
Il faut dire qu’à la mairie de Paris, la mise en œuvre du contrôle du passe sanitaire dans les établissements de lecture publique est pour le moins folklorique et surtout complètement improvisée. Puisque les bibliothécaires pointent notamment l’absence…. de matériel pour lire les QR code (lire ici) ! Du pur mergitur. Sans parler d’un dialogue social défaillant avec, pour couronner le tout, des menaces de sanctions à la clef. Pas très fluctuat de la part de l'administration dirigée par Anne Hidalgo
Un climat de tension tel que des syndicats de la direction des affaires culturelles de la Ville de Paris (en l’occurrence FO et la FSU) ont décidé de déposer un préavis de grève à partir du jeudi 29 juillet. Une date à priori un peu lointaine mais qui s’explique par le fait que les syndicats sont contraints par les délais règlementaires des cinq jours francs pour déposer un préavis dans la fonction publique. Parmi les revendications figure l'abaissement de la jauge à quarante neuf personnes. Une mesure qui permettrait d'éviter tous les problèmes et déjà à l’œuvre dans nombre de bibliothèques municipales comme à Toulouse, Lyon, Marseille, à Plaine Commune en Seine-Saint-Denis ou encore la communauté de communes Est Ensemble, elle aussi dans le 93.
Sauf que les bibliothécaires parisiens sont tellement remontés contre la politique de la municipalité qu‘une partie d’entre eux….. s'est déjà mise grève dès ce vendredi 23 juillet, s’appuyant sur un préavis valable pour tout l’été déposé par le syndicat SUD. Un mouvement qui a rencontré un succès inattendu. Selon nos informations, neuf bibliothèques, au moins, sont restées fermées au public comme Drouot (IXe), Glacière (XIIIe), Marguerite Yourcenar (XVe), Vaugirard, Edmond Rostand (XVIIe), Maurice Genevoix (XVIIIe), Crimée (XIXe), Assia Djebbar (XXe) ou encore Sorbier (XXe). Du côté de la Ville de Paris, on reste pour le moment sidéré par un mouvement qu’elle n’avait pas vu venir.
Et qui pourrait bien durer puisque des établissements s’annoncent également fermés aujourd’hui. A l'heure où nous écrivons ces lignes, Yourcenar, Rostand, Sorbier et Assia Djebbar sont de nouveau fermées pour ce samedi 24 juillet, auxquelles se sont ajoutées les bibliothèques Arkoun (Ve), Vaclav Havel (XVIIIe), Goutte d'Or (XVIIIe) et Louise Michel (XXe). En parallèle de ce mouvement de grève, des bibliothécaires du réseau parisien ont décidé d’envoyer une lettre ouverte à Anne Hidalgo pour dénoncer « une mise à l'écart d'une partie du public » (voir ici). Une initiative qui, semble-t-il, rencontre un beau succès en cette période estivale puisque la collecte de signature se monte déjà à près de deux cent en quelques heures soit près du tiers des effectifs présents.
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