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2 Décembre 2017
La Marseillaise : le 1er décembre 2017
À l’appel de la FSU et de la CGT, les personnels des huit bibliothèques de Marseille étaient en grève jeudi. Ils dénoncent une réorganisation opaque de leurs horaires conséquence de la « cogestion avec FO »
Ils veulent avoir voix au chapitre. Alors que jeudi 30 novembre un vaste comité technique sur l’organisation des services municipaux de Marseille se tenait à l’hôtel de ville, une cinquantaine d’agents des bibliothèques manifestaient. Une grève à l’appel de la FSU et de la CGT, une première depuis six ou sept ans de mémoire d’agents. « Depuis 2010, la situation s’est dégradée », pointe la responsable FSU, qui préfère donner un autre nom - appelons-la Cathia - « de peur des représailles ».
Si même une déléguée syndicale souhaite l’anonymat c’est dire le climat d’anxiété qui règne au sein d’un service de 284 agents répartis sur huit bibliothèques municipales et le service « Hors les murs ». « La goutte d’eau qui fait déborder le vase », c’est la réorganisation des horaires. Une remise à plat qui touche plusieurs services municipaux, et qui se fait à marche forcée. « Il n’y a eu aucune concertation, nous avons été mis devant le fait accompli », dénonce Hélène [là aussi, le prénom a été modifié], représentante de la CGT. Sur le fond, les syndicalistes ne s’opposent pas à des plages horaires d’ouverture plus larges, « mais là, il n’y aura pas d’ouverture au public supplémentaire », expose Hélène.
Le nouvel emploi du temps (36 heures sur quatre jours), qui sera entériné lors du prochain conseil municipal le 11 décembre, prévoit notamment des fins de journées tardives. « Aujourd’hui, on finit par exemple deux fois à 19h et deux fois à 17h, là, à partir du 2 janvier, ce sera les quatre soirs à 19h15 ou 18h15 », regrettent de concert plusieurs agents qui craignent des répercussions sur leur vie de famille. Outre cette réorganisation, c’est aussi, le management qui est en cause fait « de maltraitance » d’après Cathia. « Il y a clairement un problème avec la co-gestion de FO [le syndicat majoritaire] avec un cadre qui fait de l’ingérence, s’assure d’un large effectif dans sa bibliothèque, ce qui déséquilibre les autres et qui vient d’avoir une promotion », fustige la représentante FSU.
Conséquence, difficile « d’avoir confiance » en la hiérarchie qui donne le sentiment aux agents « de se faire balader », déplore Hélène. Alors que la Ville s’est dotée d’un ambitieux plan lecture, « on manque de 50 personnes, il y a une opacité de la direction des affaires culturelles », enchaîne-t-elle tout en indiquant que le personnel reclassé « n’est pas une solution suffisante ». « Il ne faut pas croire qu’on est des planqués qui passons nos journées à lire : à l’Alcazar, il peut y avoir jusqu’à 5 000 personnes, c’est physique on porte et déplace de nombreux ouvrages », rappelle l’élue CGT. Un appel à la grève est de nouveau lancé pour le samedi 2 décembre ainsi que le samedi suivant, le 9 décembre.
Contactée, l’adjointe à la culture Anne-Marie d’Estienne-d’Orves dément tout passage en force : « il n’y a rien de caché, on a eu des heures de discussion, c’est tout à fait légal. On n’augmente pas les heures. » Quant au manque de personnel, elle conteste les chiffres qui « sont très anciens et ne sont plus valables, il y a eu beaucoup de réaménagement et de postes transformés ».
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- Oh peuchère, je vais juste aller saluer des amis