Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 mars 2021 1 15 /03 /mars /2021 09:32

 

Le tweet était certes subliminal pour le béotien mais pour tous les observateurs avisés de la vie politique parisienne, il était délicieusement assassin !

 

C’est peu dire que le portrait d’Emmanuel Grégoire, actuel premier adjoint  à la maire de Paris, d’Anne Hidalgo, dressé par le Canard Enchainé dans son édition du 10 mars a fait du bruit dans les couloirs de l’Hôtel de Ville notamment une petite phrase pour décrire une de ses précédentes fonctions : celle d’adjoint en charge des personnels municipaux de la capitale.

 

« « C'était chiantissime, chronophage et sans visibilité médiatique. Tout le monde a refusé et à la fin, c'est Bibi qui a dit oui » a-t-il ainsi lâché. Une saillie qui pour beaucoup marque un véritable mépris envers les soixante milles agents de la Ville de Paris. D’ailleurs, après cette petite phrase, l’ancien adjoint en charge des personnels s’est fait tailler un petit costard sur le blog du syndicat PACS de la Ville de Paris (voir ici).

 

C’est alors qu’est survenue la deuxième lame. La charge était d’autant plus brutale qu’elle est venue rien moins que d’un autre ancien adjoint à la mairie de Paris, lui aussi en charge des personnels, soit la même fonction qu’occupait Emmanuel Grégoire. C’était même un pilier des différentes mandatures parisiennes que ce soit sous Delanoë ou Anne Hidalgo. Et si le message pouvait paraitre un peu subliminal pour un lecteur lambda, le tacle fut néanmoins assassin pour tous les observateurs avisés de la vie politique parisienne.

 

D'autant plus terrible qu’il a été diffusé sur les réseaux sociaux à ses vingt-cinq mille abonnés. « Aux syndicats et aux personnels de la Ville de Paris, je souhaite leur dire, que c’est, sur ma proposition que je suis devenu Adjoint aux ressources humaines pour succéder à Emmanuel Grégoire et que j’ai aimé ce mandat car au cœur du service public ». Cinglant pour l'actuel premier adjoint. Pour découvrir qui a fait ce tweet pas très fluctuat mais en revanche de pur mergitur, voir ici.

 

 

 

           Paris : L’ancien adjoint d'Anne Hidalgo en charge des personnels sévèrement taclé par son successeur

                                         - Ah pour sûr, j'ai pas fait le voyage pour rien !

 

Partager cet article
Repost0
5 mars 2021 5 05 /03 /mars /2021 11:37

 

La culture machiste du syndicat n’est plus une évidence que l’on subit. Exercice du pouvoir et pratique managériale n’échappent pas aux critiques non plus. La centrale, elle aussi, est traversée par les mouvements de la société

 

À l’initiative de la CGT, de la FSU et de Solidaires, trente sept associations appellent à une mobilisation le 8 mars à l’occasion de la journée des droits des femmes. Elles lancent une grève pour que ces dernières cessent le travail à 15 h 40 afin de sensibiliser aux écarts de salaires avec les hommes. On compare souvent la CGT à une citadelle ou à un bunker. A tort. Elle est ouverte aux vents qui soufflent sur la société. Ainsi, sa culture machiste n’est plus subie comme une fatalité ; ainsi, sa gouvernance autoritaire contredit l’appétit démocratique ; ainsi, certaines de ses pratiques managériales sont portées sur la place publique. Le 11 février, les Editions Michalon publient La résistible ascension de Philippe Martinez. Ecrit par un ancien de la maison, Jean-Bernard Gervais, il se veut un témoignage pamphlétaire sur la gestion de l’actuel secrétaire général. Le 23 février,  c'est Virginie Gensel Imbrecht, membre du bureau confédéral, qui démissionne de ce poste et écrit une longue lettre en forme de réquisitoire. Enfin, le 28 février, Le Monde publie une enquête fouillée sur les pratiques de la CGT Paris (voir ici).

 

La CGT est le premier syndicat de la mairie de la capitale. Depuis plusieurs années, batailles de pouvoir, conception du syndicalisme, accusation de sexisme se mêlent. Sur quatre mille encartés, six cent, au moins, auraient quitté le syndicat, souligne le quotidien, dont 80 % de femmes. Au cœur du sujet, le syndicat de la filière traitement des déchets, dirigé par Régis Vieceli. Son image : archéo-stalinien, machiste, viriliste. Des femmes dénoncent des attouchements lors de manifestations. Pourtant, la CGT a créé une cellule de veille contre les violences sexistes et sexuelles, il y a quatre ans. Sa commission exécutive, organe décisionnaire, est paritaire. Mais la culture ignore parfois les structures.

 

« Vieceli incarne un management autoritaire de mecs qui pensent qu’ils ont raison contre tout le monde, pratiquant le rapport de force, y compris en interne : “T’es une nana, tu la fermes”, déplore un militant cégétiste. La CGT a sa part d’ombre, ces forces-là existent, mais il faut les contrôler. Or, Martinez les a utilisées, et maintenant elles lui échappent ». Le désordre parisien est aussi dû à des luttes de pouvoir. Philippe Martinez n’a pas su ou voulu y mettre bon ordre. Il a bien tenté d’inciter au calme, mais la secrétaire générale de la Fédération des services publics (structure têtière de la CGT Paris) l’a rabroué sur le thème : « Mêle-toi de tes affaires ». Impuissant, ici. Autoritaire, là. C’est ce second aspect que Jean-Bernard Gervais met en avant.

 

Embauché en 2016 au service communication de la confédération, il arrive amoureux de Philippe Martinez et en part dépité. Militant Nuit Debout qui a navigué du côté de La France insoumise et du NPA, Gervais mène une critique de gauche de la politique cégétiste. « Le congrès de 2016 avait donné à Martinez un mandat basé sur la lutte des classes. Or, il est dans une logique institutionnelle, il ne s’oppose pas frontalement », explique-t-il à l’Opinion. Au passage, on apprend que Philippe Martinez est un grand amateur d’opéra qui s’en cache parce que cela fait bourgeois. Jean-Bernard Gervais décrit aussi des pratiques internes, marginalisation, harcèlement, pour contraindre au départ. L’auteur n’échappe pas aux tares qu’il dénonce, parlant de « blondasse défraîchie » à propos d’une femme. « J’ai également dépeint des hommes de manière négative », se justifie-t-il aujourd’hui. Interrogé sur le livre par RTL, Philippe Martinez a répondu : « C’est les états d’âme d’un garçon qui est un peu frustré. [...] Globalement, il y a un mensonge par page ».

 

Pourtant dans sa lettre de démission du bureau confédéral, Virginie Gensel Imbrecht dénonce un exercice du pouvoir dont elle aussi se dit victime. On l’avait mandatée pour transformer La Nouvelle Vie Ouvrière, journal de la CGT. Elle a produit un projet, mais à quel prix ! La syndicaliste raconte une série de mécomptes, documents non communiqués, réunions différées, informations tronquées. « Les mêmes méthodes, [les] mêmes fonctionnements s’exercent sur toutes les questions qui nous traversent et les différents sujets à traiter, écrit-elle. Aujourd’hui, je considère que le bureau confédéral décide tout d’en haut […] et n’écoute en rien les voix qui montent […] ». « Tous ces mouvements doivent se comprendre à l’aune de la préparation du prochain congrès de la CGT, en 2022, analyse Stéphane Sirot, historien, spécialiste du syndicalisme. Philippe Martinez cherche à le verrouiller, alors que Laurent Brun (secrétaire général de la Fédération des cheminots) est pressenti. On cite aussi Baptiste Talbot, ex-secrétaire général de la Fédération des services publics, susceptible de faire le pont entre les réformistes et les radicaux »

 

Pour les uns, Martinez s’est éloigné du recentrage voulu par Louis Viannet puis par Bernard Thibault : les pratiques machistes seraient revenues dans les fourgons d’une CGT plus dure. En revanche, Stéphane Sirot, lui, ne voit pas de franche rupture. « Durant la crise, Martinez a signé une lettre pour soutenir le plan de relance Macron/Merkel. Et, cet automne, un courrier, avec les autres centrales, pour appeler au dialogue social. De fait, il n’a pas de vision du syndicalisme et doit faire face à des tensions fortes ». Il doit aussi regarder à l’extérieur. Tous les ans, la CGT demande à Harris Interactive un baromètre, à usage interne, sur l’image des syndicats et de la CGT auprès des Français. Le cru 2021 vient d’arriver. Les attentes vis-à-vis de la CGT ? 84 % souhaitent qu’elle s’ouvre davantage au dialogue social ; 76 % qu’elle soit une force de proposition ; 73 % qu’elle soit indépendante. On en est loin.

 

Lire l’article de L’Opinion

 

 

 

 

 

                                              A la CGT, les moustaches font de la résistance

 

Partager cet article
Repost0
4 mars 2021 4 04 /03 /mars /2021 16:01

 

Pour obliger Anne Hidalgo et la mairie de Paris à tenir ses engagements, ils seront en grève, pour une durée illimitée, à partir du 17 mars

 

Alors qu’Anne Hidalgo rêve de partir à la conquête de l’Elysée en forçant toute la gauche à être derrière elle, voilà une affaire qui pourrait bien l’embarrasser dans ses projets d’une candidature à la prochaine présidentielle. Et encore plus embarrassant pour celle qui prétend avoir été un jour inspectrice du travail puisque deux cents agents qui travaillent pour Eau de Paris, la structure municipale en charge des conduites d’eau potable situées dans les sous-sols de la capitale,sont toujours exposés à l’amiante et dont la première alerte remonte…. à près de dix ans !

 

Ces agents, certes de droit privé mais qui dépendent entièrement de la Ville de Paris propriétaire à 100% de cet établissement public, ont en effet découvert en 2012 que de nombreuses conduites d’eau étaient recouvertes de peinture d’amiante et avaient alors alerté leur direction à l’occasion d’un comité hygiène et sécurité (CHSCT) pour dénoncer cette grave atteinte à leur santé, la dangerosité de l’amiante étant désormais avérée par tous. Une exposition d’ailleurs ensuite confirmée par les analyses du laboratoire qui  dépend directement…. de la mairie de Paris !

 

Pourtant depuis huit ans rien n’a bougé malgré un protocole d’accord signé en 2014 (voir ici) puis un rapport de la Chambre Régionale des Comptes (CRC) d’Ile de France qui précisait en 2017 que les agents d’Eau de Paris étaient bel et bien exposés. Ce que confirmait... la direction de l'établissement municipal ! « Sur ces conduites d’eau (installées dans le même réseau souterrain que celui des égouts Ndr), le rapport de la CRC revient en particulier sur l’exposition à des particules d’amiante dans le cas d’une simple déambulation. Le risque n’est pas inexistant, la Chambre a donc raison de le rappeler » répondait alors penaud le directeur d’Eau de Paris à la CRC.

 

De leur côté, les personnels pensaient que la Ville de Paris allait enfin régler fissa ce grave problème de santé au travail révélé au grand jour par les institutions de la République. Ils attendent toujours. C’est pourquoi après un précédent mouvement l’an dernier, ils seront de nouveau en grève, pour une durée illimitée cette fois-ci, à partir du 17 mars, pour que la mairie de Paris tienne enfin ses engagements, lesquels, rappelons-le pour les oublieux, ont déjà été écrits noir sur blanc dans le fameux protocole de 2014. Voilà la maire de Paris, Anne Hidalgo désormais mouillée sur des questions de santé au travail. Une situation qui pourrait bien donner des arguments à ses adversaires à gauche dans leur envie de télescoper son désir de candidature présidentielle.

 

 

 

                      Amiante : 200 agents d'Eau de Paris, toujours exposés, interpellent Anne Hidalgo !

                                 -  Mince, me voilà maintenant bien mouillée pour mon éventuelle candidature

Partager cet article
Repost0
3 mars 2021 3 03 /03 /mars /2021 11:06

 

La première organisation syndicale de la collectivité est ébranlée depuis plusieurs années par de violents et profonds conflits, rapporte « Le Monde »

 

Batailles de pouvoir, conceptions divergentes du syndicalisme, violences sexistes… La crise est profonde au sein de la CGT de la Ville de Paris. Depuis de nombreuses années, la première organisation syndicale de la collectivité fait face à une sorte de guerre fratricide, raconte Le Monde samedi 27 février. Plusieurs branches ont d'ailleurs décidé de rompre les liens avec l'entité principale, à l'image du syndicat CGT des personnels administratifs, de la culture et des services (Pacs) ou encore la CGT-Petite enfance, le 25 janvier dernier. Selon le quotidien, ils seraient déjà 600 à avoir abandonné le syndicat, sur les 4 000 personnes encartées, et d'autres départs seraient à prévoir. Plus de 80 % des partants seraient des femmes, rapporte de son côté le secrétaire général de l'union départementale cégétiste de Paris, Benoît Martin.

 

Le dossier est complexe. Il faut d'abord remonter aux fondements de la CGT, avec des structures assises sur des territoires et des secteurs d'activité, le tout régi par la direction confédérale. Il faut aussi prendre en compte la particularité de l'organisation dans la capitale. L'Union syndicale CGT compte en effet treize organisations d'agents publics employés par la Mairie de Paris, mais leur structuration n'est pas au goût de la fédération. Pour tenter d'endiguer le problème, des discussions au sujet d'une sorte de syndicat unifié ont été lancées en 2017, en vain, rappelle le quotidien. Finalement, plusieurs composantes de l'Union quittent le navire pour se regrouper dans un comité des syndicats CGT de la Ville de Paris, notamment la CGT-Filière traitement des déchets, nettoiement, eau, égout et assainissement (FTDNEEA), groupe le plus puissant de la municipalité.

 

Ce syndicat, dirigé par Régis Vieceli, n'est pas vu d'un bon œil par d'autres franges de la CGT qui ne se reconnaissent ni dans les orientations défendues, ni dans sa façon de militer. D'autres événements, régulièrement rapportés par les médias, ont contribué aux tensions actuelles. Parmi eux, des débordements qui auraient eu lieu le 14 juin 2016, à l'occasion d'une manifestation contre la loi travail. Deux femmes ont raconté avoir subi des attouchements sexuels alors qu'elles étaient proches du convoi du syndicat du nettoiement. Autre exemple, le 2 décembre 2016, lorsqu'une violente altercation a éclaté à la Bourse du travail entre Régis Vieceli et une militante de la CGT-Petite enfance. Le syndicaliste, qui réfute les accusations, aurait attrapé la femme par les cheveux avant de la pousser violemment sur une table, rappelle Le Monde.

 

L'affaire fait grand bruit. Elle remonte même jusqu'à la cellule de veille confédérale contre les violences sexistes et sexuelles de la CGT. Le Monde cite alors un rapport de 2018 qu'il a pu consulter, dans lequel la structure suggère que la fédération ne tient pas particulièrement à s'occuper de ce dossier et qu'il existe une « stratégie de pression sur la cellule [de veille] par les soutiens de Régis Vieceli ». Cette dernière avait alors expliqué à Mediapart avoir pris la mesure du problème et miser sur « l'éducation et la pédagogie » pour que les comportements évoluent.

 

La rupture est claire entre ce qu'il reste de l'Union syndicale et la coalition menée par la CGT-FTDNEEA. Néanmoins, des médiations ont été tentées pour réduire ces fractures. Aux dernières élections, la CGT est finalement parvenue à garder sa première place d'organisation syndicale à la Ville de Paris. De son côté la fédération des services publics a tenté de créer un groupe qui rassemblerait tout le monde à travers l'organisation d'une conférence en 2019. Un projet inquiétant selon l'Union syndicale, qui considère que la fédération prend ainsi parti pour Régis Vieceli et que ces évolutions ne peuvent pas venir d'en haut. Les organisations de l'Union syndicale avaient d'ailleurs refusé de participer à cette conférence.

 

Les tensions engendrées ont même forcé le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez à réagir. « Plusieurs syndicats CGT peuvent cohabiter au sein d'une même entreprise ou d'une administration », avait-il plaidé, cité par le quotidien, tout en insistant sur la nécessité de « bannir les comportements autoritaires, parfois violents ou sexistes ». À l'approche des prochaines élections professionnelles à la Mairie de Paris, en décembre 2022, plus personne ne se fait d'illusions : divisée, la CGT risque bien de perdre sa première place.

 

Lire l’article du Point

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
1 mars 2021 1 01 /03 /mars /2021 23:15

 

Par Raphaëlle Besse Desmoulières et Bertrand Bissuel (Le Monde)

 

Le premier syndicat de la collectivité subit plusieurs départs sur fond de tensions politiques et d’accusations de sexisme

 

En quatre petits mots, Christine Derval conclut la consternante histoire qu’elle vient de raconter : « C’est un gâchis ». Cette femme au caractère bien trempé fait partie des protagonistes happés dans la crise interne qui ébranle, depuis de nombreuses années, la CGT à la Mairie de Paris, première organisation syndicale de la collectivité. Une crise violente, profonde où s’entremêlent batailles de pouvoir, conceptions divergentes du syndicalisme et accusations de violences sexistes et sexuelles.

 

Le 25 janvier, la CGT-Petite enfance, dont Christine Derval était alors la secrétaire générale, a décidé – fait plutôt rare – de se désaffilier, c’est-à-dire d’abandonner son étiquette avec les trois lettres blanches sur fond rouge. Un mois et demi auparavant, le syndicat CGT des personnels administratifs, de la culture et des services (PACS) avait fait un choix identique. Ils seraient ainsi 600 à avoir coupé le lien, sur les quelque 4 000 encartés à la CGT à la Mairie de Paris. « C’est assez dramatique, c’est un affaiblissement de la CGT », commente Benoît Martin, secrétaire général de l’union départementale (UD) cégétiste dans la capitale, en faisant remarquer qu’un peu plus de 80 % des partants sont des femmes.

 

L’affaire est loin d’être anecdotique : elle rejaillit sur la plus grande fédération de la CGT, celle des services publics, les syndicats CGT à la Ville de Paris dépendant d’elle. L’hémorragie pourrait ne pas s’arrêter là. Le syndicat des agents de la grande maîtrise envisage, lui aussi, de larguer les amarres. « Aujourd’hui, il est très fortement probable qu’il y ait une désaffiliation ou de grands départs mais c’est le congrès [programmé prochainement] qui décidera », explique son leader, Jean Sillet. Le syndicat CGT des eaux s’interroge également et arrêtera bientôt sa position (voir ici).

 

Pour retracer la genèse de ces déchirements, il faut, au préalable, rappeler comment est construite la CGT : ses structures sont assises sur des territoires (unions locales, départementales…) et sur des secteurs d’activité (les fédérations). Au dernier étage trône la direction confédérale. Dans cet agencement, l’Union syndicale CGT des services publics parisiens représente une singularité : elle coiffe treize organisations d’agents publics employés par la Mairie de Paris – dont les syndicats petite enfance, PACS, agents de la grande maîtrise et des eaux. C’est en son sein qu’une guerre fratricide a éclaté.

 

 

La CGT de la ville de Paris en pleine crise interne !

 

 

Depuis des années, la fédération CGT des services publics n’apprécie guère la structuration de ses troupes dans les services municipaux de la capitale : certains syndicats se sont constitués sur des bases catégorielles ou professionnelles, d’autres en référence à des directions de la Mairie. Le tout engendre chevauchements et frictions. Émerge donc l’idée de transformer l’Union syndicale pour en faire, peu à peu, une sorte de syndicat unifié. Le projet est débattu en 2017 lors d’un congrès mais les discussions tournent au vinaigre. La CGT-Filière traitement des déchets, nettoiement, eau, égout et assainissement (FTDNEEA) est soupçonnée de vouloir modifier les statuts afin de devenir hégémonique. S’ensuit une bataille procédurale mouvementée. Bilan : l’Union est maintenue mais plusieurs de ses composantes la quittent et se regrouperont, plus tard, dans un comité des syndicats CGT de la Ville de Paris.

 

Parmi les scissionnistes, il y a la CGT-FTDNEEA. C’est le syndicat le plus puissant, parmi tous ceux que la CGT a implantés au sein de la municipalité : environ un millier d’adhérents. Son chef, Régis Vieceli, un temps membre des instances de la fédération des services publics, est charismatique et grande gueule. Il n’a pas que des amis à la CGT : certains le décrivent comme « un gourou » au comportement autoritaire – « il est pire que les patrons », juge une militante. Ses troupes inspirent aussi des commentaires peu flatteurs. « Ce sont des archéo-staliniens, partisans du retour à une CGT fantasmée qui serait exclusivement dans la lutte, critique un de leur « camarade » parisien. L’ambiance y est très masculine, viriliste et ouvriériste – au mauvais sens du mot. ».

 

Les militants de la CGT-FTDNEEA sont de toutes les manifestations dans la capitale. Dans les cortèges, il est difficile de rater leur camion, décoré avec un sticker géant FSM, pour Fédération syndicale mondiale. Une internationale communiste qui réunit, entre autres, des syndicats nord-coréen et syrien : la CGT l’a quittée en 1995, mais certaines de ses structures, comme les fédérations de la chimie et du commerce, y ont depuis adhéré.

 

Le syndicat de Régis Vieceli défend des orientations et une façon de militer dans lesquelles d’autres franges de la CGT ne se reconnaissent pas. Ils se voient reprocher d’être dominateurs et mus par la certitude qu’ils incarnent l’avant-garde éclairée du prolétariat. « Il y aurait les durs et les mous », schématise, à dessein, Benoît Martin : un courant lutte des classes, qui se targuerait d’être dans le vrai, contre un courant réformiste, qui se perdrait dans des stratégies illusoires d’alliance avec d’autres syndicats. La réalité n’est pas aussi binaire. Parmi les détracteurs de Régis Vieceli, il y a des cégétistes qui ont, par ailleurs, des engagements politiques, au NPA ou dans d’autres formations à la gauche de la gauche, dont la caractéristique première, sur le plan idéologique, n’est ni la mollesse ni la complaisance avec le social-libéralisme.

 

Ces querelles intestines ne peuvent se comprendre sans tenir compte de l’atmosphère poisseuse qui règne depuis des années. De multiples incidents, relatés dans des articles de Mediapart et rapportés au Monde par d’autres sources, ont marqué les esprits. Il y a notamment des débordements lors d’une manifestation contre la loi travail, le 14 juin 2016 : selon Christine Derval, deux femmes, dont une militante de la CGT-Petite enfance, disent avoir subi, ce jour-là, des attouchements (mains aux fesses et aux seins) alors qu’elles se trouvaient à proximité du convoi formé par le syndicat du nettoiement.

 

 

                                           - Pour les mains au panier, exigeons mieux et plus !

 

 

Un autre épisode reste gravé dans les mémoires : l’altercation entre Régis Vieceli et une militante de la CGT-Petite enfance, le 2 décembre 2016, à la Bourse du travail. Le syndicaliste est accusé d’avoir agressé cette femme, en l’attrapant par les cheveux et en la poussant violemment sur une table. Une plainte est déposée mais le parquet n’engage pas de poursuites. Régis Vieceli, lui, conteste les faits : « Je n’ai porté aucun coup », assure-t-il dans un courrier à l’UD de Paris. Il soutient même être « victime d’une cabale », ourdie par « certains “camarades” ». Son syndicat publie une déclaration pour lui apporter un « plein et entier soutien » : « Certains pensent qu’en faisant tomber la tête de notre secrétaire général, ils amèneront [la] CGT du nettoiement dans le camp des réformistes ».

 

L’accrochage du 2 décembre cause de gros remous. L’UD de Paris « condamne très fermement le recours à la violence entre militants », ajoutant qu’« elle ne peut tolérer, quelles que soient les circonstances, les violences faites à des femmes ». Une mise à l’index implicite de Régis Vieceli. La fédération des services publics, elle, refuse de se montrer aussi tranchée : Baptiste Talbot, son secrétaire général à l’époque, considère, dans un mail du 16 décembre 2016, qu’« à ce stade (…) des interrogations subsistent quant aux faits et à leur enchaînement ».

 

L’histoire remonte jusqu’à la cellule de veille confédérale contre les violences sexistes et sexuelles de la CGT. Dans un rapport remis en janvier 2018, que Le Monde a pu consulter, cette structure – unique parmi les organisations de salariés – suggère à mots couverts que la fédération n’est pas très allante pour élucider l’affaire. Le document fait aussi état d’une « stratégie de pression sur la cellule [de veille] par les soutiens de RV [Régis Vieceli] ». A l’époque, la fédération fait valoir, en substance, dans Mediapart, qu’elle a pris la mesure du problème et qu’elle mise sur « l’éducation et la pédagogie » pour faire évoluer les comportements.

 

Mais deux blocs continuent de se faire face : ce qu’il reste de l’Union syndicale et la coalition emmenée par la CGT-FTDNEEA. Des médiations sont tentées qui permettent à la CGT de présenter des candidatures uniques, fin 2018, aux élections professionnelles à la Mairie de Paris et de conserver sa première place. Mais ce résultat inespéré ne réduit pas les fractures. La fédération des services publics décide alors d’organiser, en 2019, une conférence dans le but de créer une entité qui rassemblerait tout le monde.

 

L’initiative est regardée avec inquiétude par l’Union syndicale car, à ses yeux, la fédération marche main dans la main avec Régis Vieceli et ses affidés. « Au lieu de mettre tout le monde autour de la table et de rester neutre, elle a pris parti », estime Jean Sillet. La démarche de la fédération est aussi mal vécue à cause de son caractère jupitérien. « Il fallait évoluer mais ça ne pouvait pas venir d’en haut, confie Julien Zambelli, secrétaire général du syndicat PACS. Les transformations auraient dû partir d’en bas et non pas être conduites de façon autoritaire ».

 

Résultat : les organisations restées dans l’Union syndicale refusent de participer à la conférence proposée par la fédération. Elles le paieront cher. Fin janvier 2020, 498 de leurs militants apprennent que les heures de délégation dont ils bénéficient pour accomplir leur mission de syndicaliste sont suspendues. Il s’agit d’un droit essentiel, que la fédération leur retire, tant qu’ils ne rejoindront pas une entité créée avec son appui : le Comité CGT des services publics parisiens, au sein duquel se trouvent Régis Vieceli et ses alliés. Stupeur en interne : ils sont plusieurs à se dire révoltés par « la liste de la honte » – en référence aux quinze pages transmises à la DRH de la Mairie qui recensent les noms et prénoms de tous les punis (lire ici).

 

 

La CGT de la ville de Paris en pleine crise interne !

 

 

Quelques jours plus tard, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, envoie un courrier à Natacha Pommet, la nouvelle dirigeante de la fédération des services publics. « Je pense que cette situation n’a que trop duré (…), écrit-il. Il y a besoin de retrouver le sens de l’organisation, de la démocratie et du respect des syndiqué (es). » « Plusieurs syndicats CGT peuvent cohabiter au sein d’une même entreprise ou d’une administration », juge-t-il, tout en redisant la nécessité de « bannir les comportements autoritaires, parfois violents ou sexistes ». Il prend aussi soin de reconnaître que son « avis n’est que consultatif », puisque « les règles du fédéralisme (…) font que la confédération ne peut s’immiscer » dans des décisions prises par les fédérations qui sont statutairement autonomes.

 

C’est d’ailleurs ce qui explique que Natacha Pommet recadre, poliment mais sèchement, Philippe Martinez, dans une lettre, deux semaines plus tard. « La multiplicité de syndicats face à un employeur est source de divisions, l’exemple de Paris en est la preuve concrète, développe-t-elle. Que le secrétaire général de la CGT affirme le contraire (…) nous pose une difficulté supplémentaire et risque de créer de fâcheux précédents ». Pour que son message soit bien clair, elle souligne que la fédération « ne répondra jamais à une quelconque pression, qu’elle émane d’une source interne ou externe ».

 

Voilà comment la CGT-Ville de Paris s’est disloquée, avec le départ fracassant des syndicats PACS et petite enfance. Celui des animateurs, également en conflit avec la fédération, n’a pas l’intention de se désaffilier mais il en a gros sur le cœur, comme le confie son secrétaire général, Jean-François Lafond : « Après vingt-cinq ans de militantisme à la CGT, c’est humiliant et déstabilisant de finir congédié sur une liste de 498 camarades adressée à la Mairie de Paris. Nous n’avions ni détourné de l’argent ni trahi les valeurs du syndicat ».

 

Contacté par Le Monde, Philippe Martinez indique qu’il n’a « pas de commentaire à faire », tout en se disant « toujours inquiet quand il y a des désaffiliations de ce type ». « Nous avons des statuts et je les respecte », précise-t-il. Une position qui lui évite de se brouiller avec la plus importante de ses fédérations à un an du congrès de la centrale, au cours duquel se posera la question du renouvellement de son mandat, s’il souhaite rester numéro un.

 

Natacha Pommet n’a pas non plus donné suite à notre demande d’entretien. Par SMS, elle expose que « les désaffiliations de deux syndicats, décidées par des minorités de militants, sont à replacer dans un contexte global ». « Faute de consensus, la règle de la décision à la majorité a prévalu et une partie des militants, défendant le point de vue minoritaire, a donc décidé de quitter la CGT », argumente-t-elle. Quant à Régis Vieceli, la seule chose qu’il souhaite déclarer tient en une phrase : « Je ne réponds pas sur des affaires internes à la CGT ».

 

Désormais, plus grand monde ne se fait d’illusions sur les prochaines élections professionnelles à la Mairie de Paris, qui devraient avoir lieu en décembre 2022. Elles pourraient s’avérer catastrophiques – la CGT courant le risque de perdre sa première place. « Tout le travail abattu par des militantes et par des militants est réduit en miettes », se désole Christine Derval. « Je n’ai plus que mépris pour la maison CGT », complète Jean-François Lafond. Une maison qui a rarement donné autant l’impression de trembler sur ses bases.

 

Lire l’article du Monde

 

 

Partager cet article
Repost0
26 février 2021 5 26 /02 /février /2021 16:39

 

Pour les personnels municipaux parisiens « ce qui étonne, c'est que le Canard s'est fait l’écho d'un discours néolibéral selon lequel les fonctionnaires sont fainéants et leurs acquis illégitimes »

 

En accusant les agents de la mairie de Paris « de se la couler douce » dans son édition du 3 février l’hebdomadaire satirique, et de référence, Le Canard Enchainé n’y était pas allé de main morte. De quoi entrainer une réponse cinglante des personnels dans un texte relayé par le site Médiapart.

 

Cette passe d’armes a pour origine le nombre de jours de repos annuels octroyés par la mairie de Paris à ses agents que ce soit sous forme de congés ou de RTT qui seraient bien trop nombreux selon le Palmipède reprenant étonnamment un papier du journal Les Échos vu que la ligne éditoriale ultralibérale du quotidien contrôlé par le milliardaire Bernard Arnault est à l’antipode de celle du Canard habituellement.

 

Sauf que le raisonnement est un peu biaisé car en réalité la quasi majorité des agents municipaux ne travaille pas selon un cycle de travail « classique » car soit ils embauchent très tôt le matin, dès six heures, comme par exemple les éboueurs, quand d'autres finissent leur journée assez tard (dix-neuf heures) à l'instar des bibliothécaires notamment. Ce qui pour ses derniers (enfin surtout ces dernières, le secteur étant majoritaire féminisé) signifie un retour au domicile vers vingt heures, voire vingt-heures trente si elles habitent loin de leur lieu de travail. Ce qui est fréquemment le cas vu le prix des loyers dans la capitale.

 

Nombreux aussi sont celles et ceux à être en service le samedi (agents des parcs et jardins, du nettoiement, des musées, des bibliothèques, des mairies, des piscines...) sans parler qu'ils peuvent êtres obligés, en plus, à travailler aussi en roulement (liste non exhaustive tant la Ville de Paris intervient dans de multiples domaines) avec pour conséquence d’avoir régulièrement leurs deux jours de repos en pleine semaine, d’où certaines compensations légitimes aux yeux des agents concernés.

 

Bref pour les personnels municipaux parisiens « ce qui étonne, c'est que le Canard s'est fait l’écho d'un discours néolibéral selon lequel les fonctionnaires sont fainéants et leurs acquis illégitimes ». Et de conclure : « hormis la sécurité de l'emploi, qui devrait être un acquis pour toutes et tous, nous n'avons pas de privilèges. Et les services aux publics parisiens, dont vos journalistes bénéficient, restent assurés du mieux que possible ». Pan sur le bec !

 

 

 

                                                                        - Pan sur le bec !

Partager cet article
Repost0
10 février 2021 3 10 /02 /février /2021 14:00

 

Dans cet ouvrage digne d’un San-Antonio, le journaliste Jean-Bernard Gervais livre le récit de ses deux années « effrayantes », infiltré au sein du syndicat

 

Journaliste et sympathisant cégétiste, Jean-Bernard Gervais a un projet : « Devenir le plus proche conseiller en com » de Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, pour « pouvoir chroniquer son règne ». « Pépito », comme il l’appelle en reprenant un de ses surnoms, c’est son « idole ». « J’étais, avoue-t-il, sous le charme de ce petit homme aux moustaches brun anthracite fournies, cet Astérix “hispanique” à la peau tannée qui résistait du fond de son petit village gaulois, situé à la porte de Montreuil, aux hordes de centurions du Parti socialiste, lequel tentait d’imposer de gré ou de force la réforme ultralibérale du code du travail ». Fin 2016, il se fait embaucher comme « conseiller confédéral en charge de la cohérence des productions de la CGT » (sic), en clair, pour réanimer une communication en panne.

 

Pendant deux années « effrayantes », jusqu’à ce que, mis sur la touche et se disant harcelé, il jette l’éponge, notre journaliste « gonzo » (embedded) va de désillusions en désenchantements en découvrant que, derrière une « image vertueuse », « vénalité, brutalité, bêtise règnent en maître » à la CGT. Jean-Bernard Gervais n’a rien d’un Candide et il est sur une ligne radicale, loin du « réformisme » prêté à la centrale. Il juge qu’après l’élection d’Emmanuel Macron, la « conf » aurait dû boycotter la concertation engagée, qui n’était qu’une « vaste farce ». Et qu’au lieu de regarder passer le « train-train néolibéral » des réformes macronistes, « comme une belle vache normande », elle aurait dû « provoquer une grève générale illimitée qui aurait certainement rebattu les cartes de la lutte des classes ».

 

Le récit est enlevé, très vivant et se lit comme un roman d’espionnage. Tel un amoureux déçu, Gervais est cruel, parfois drôle. Son réquisitoire est peu nuancé, mais vise souvent juste. C’est San-Antonio à la CGT, qui témoigne crûment de ses déboires, avec une bonne dose d’argot. Chargé d’organiser une campagne de communication sur les 32 heures, « la proposition-phare du mandat de Martinez, vomie par la moitié de la CGT », il dresse un comparatif des positions des candidats à la présidentielle de 2017. Malheur, seul Philippe Poutou défend le « passage immédiat aux 32 heures ». Le voilà accusé, lors d’un « procès de Moscou-Montreuil », de laisser entendre que la CGT appelle à voter pour le NPA trotskiste…

 

L’ouvrage est bourré d’anecdotes qui dépeignent bien le climat interne, malgré quelques approximations. L’auteur approche peu « Pépito », qu’il décrit « entouré d’ennemis », « méprisant avec le personnel », mais « maîtrisant à la perfection le jeu de cour ». Au bout du compte, son constat est amer : « Malgré son bilan catastrophique, conclut Gervais, l’échec de toutes les batailles syndicales menées en 2018, une communication d’éléphant de mer et la perte sèche d’au moins 30 000 adhérents sur 650 000 cégétistes », Philippe Martinez est réélu en mai 2019. San-Antonio a perdu le match.

 

Lire l’article du Monde

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
4 février 2021 4 04 /02 /février /2021 19:23

 

Après le syndicat des personnels administratifs et de la culture, le syndicat de la petite enfance de la Ville de Paris a décidé lui aussi de se désaffilier de la centrale de Montreuil. Pour justifier leur départ, les personnels des crèches dénoncent le climat de violence qui règne au sein de la CGT parisienne

 

La crise couvait depuis tellement longtemps que ça devait, fatalement, finir par arriver. C’est qu’à la CGT de la Ville de Paris ce n’était vraiment pas la « franche camaraderie » avec des évènements aussi divers que variés : tentative de putsch, scissions, menaces d’expulsion des bureaux de la Bourse du travail, intimidations physiques et agressions sexistes jusqu’à, cerise sur le gâteau, la décision de blacklister des centaines de délégués du personnel estampillés CGT en les privant du jour au lendemain de tous leurs droits syndicaux comme le détaillait Médiapart (lire ici).

 

Le premier à avoir sauté le pas a été le syndicat PACS (personnels administratifs, de la culture et de service) qui compte plusieurs centaines d’adhérents mais surtout était la première organisation dans des secteurs d’activité comme l’Hôtel de Ville et les dix-sept mairies d’arrondissement, les maisons des associations ou encore les bibliothèques et conservatoires municipaux soit un périmètre de près de cinq mille agents (lire ici). Il est désormais suivi par le syndicat de la petite enfance, fort également de plusieurs centaines d’adhérents qui vient d’annoncer sa désaffiliation de la CGT dans un communiqué édifiant.

 

Pour ces militantes des crèches et autres PMI « ce choix voté unanimement fait écho à des attaques répétées depuis plusieurs années du Comité des syndicats CGT ville de Paris soutenu par la Fédération CGT des services Publics Parisiens » avec entre autre « la suppression, des mandats qui nous permettaient de faire vivre au quotidien le syndicat de la petite enfance, tenir une permanence, vous accompagner dans vos difficultés, assurer la trésorerie, l’organisation du syndicat et vous informer de l’actualité de la Petite Enfance » ou encore « la suppression de notre réseau d’information qui nous permettait d’envoyer des mails, tracts, appel à la grève ».

 

Des méthodes pas très fluctuat et même carrément mergitur puisque dans son communiqué, le syndicat de la petite enfance dénonce également « des actes d’intimidations permanents au sein de la bourse du travail, insultes, moqueries, propos agressifs, actions de sabotages… » (lire ici). En toute fraternité bien sûr. Comme le syndicat PACS, celui de la petite enfance est la première organisation de son secteur d'activité soit un périmètre de plus de huit mille agents municipaux puisque dans la capitale, on dénombre environ quatre cents crèches municipales et plusieurs centres de PMI (protection maternelle et infantile).

 

Face à cette véritable hémorragie d’adhérents et de militants qui pourraient en amener d’autres à démissions à court ou moyens termes vu le climat ambiant, il semble pour beaucoup d’observateurs que les méthodes de la fédé CGT des services publics pour éradiquer toutes oppositions soient plutôt une victoire à la Pyrrhus car les conditions semblent désormais réunies pour que la CGT perde Paris lors des prochaines élections professionnelles, alors qu’elle occupait la première place depuis des décennies dans la première collectivité locale du pays. Du pur mergitur !

 

 

Hémorragie d’adhérents à la CGT de la Ville de Paris après plusieurs années de violences internes !
Partager cet article
Repost0
29 janvier 2021 5 29 /01 /janvier /2021 15:19

 

Le message de voeux de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris, envoyé aux agents concernés a visiblement mis le feu aux poudres !

 

Dans une lettre ouverte adressée à Carine Rolland, adjointe à la Maire de Paris en charge de la Culture et de la ville du quart d'heure, plusieurs centaines de bibliothécaires critiquent la gestion administrative de la crise Covid. « Car Nous, bibliothécaires du réseau, sommes plus qu’en colère ! Notre administration faisant montre d’un manque total de compréhension et de bienveillance alors que la situation sanitaire grave et exceptionnelle nous impose un couvre-feu à 18h », écrivent-ils.

 

En sept jours, près de 400 bibliothécaires et agents de la ville de Paris ont souscrit à une lettre ouverte dénonçant la gestion de la crise sanitaire et « un manque de bienveillance totalement déplacé » dans l'application des mesures sanitaires. Le message de voeux de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris, envoyé aux agents concernés, n'a visiblement pas convaincu : l'administration y soulignait le mérite d'avoir répondu présent, malgré la crise sanitaire, en assurant un service public culturel de proximité.

 

La lettre ouverte décrit alors plusieurs points, pour lesquels le respect des mesures sanitaires n'est tout simplement pas possible : « Car oui « merci à Nous » de continuer à venir tous et toutes travailler dans des bureaux trop petits qui ne nous permettent pas de respecter les mesures sanitaires. « Merci à nous » d’accueillir le public avec des plexiglas qui ne servent à rien car non-calibrés pour le fonctionnement de nos établissements. « Merci à nous » de déjeuner à l’extérieur en hiver car il n’y a pas de cantine à proximité ni de cuisine assez grande pour manger à l’intérieur de nos établissements. « Merci à Nous » d’accepter d’ouvrir nos bibliothèques sans que les portes, les rampes d’escaliers, les toilettes ne soient nettoyées comme l’imposent les protocoles sanitaires, y compris ceux de la Ville de Paris ».

 

Mais le point principal de la lettre ouverte n'est autre que l'horaire de fin de journée des agents, pour garantir le respect le plus strict possible du couvre-feu généralisé, à 18 heures. « Nous savons que l’ensemble des organisations syndicales qui nous représentent au Comité Hygiène et Sécurité (CHSCT) de la Direction des Affaires Culturelles, soit la CFDT, la CGT PACS, le SUPAP-FSU, l’UCP et l’UNSA ont tous voté pour une fermeture à…. 17 heures ! Proposition balayée par la Ville de Paris qui a finalement concédé une fermeture à 17h30 », déplorent les signataires.

 

La lettre ouverte, accessible en intégralité sur le site du syndicat des personnels administratifs, de la culture et de service (PACS) de la ville de Paris, se termine par deux revendications. « Nous demandons la fermeture des établissements à 17h sans préjudice aucun pour les agents ainsi qu’une ASA [Autorisation Spéciale d'Absence, NdR] hebdomadaire, ces deux mesures permettant d’assurer les contraintes sanitaires dans les établissements et d’alléger les contraintes liées à l’organisation de la vie ». Ces derniers mois, en raison de la crise sanitaire, un certain nombre d'établissements parisiens ont été contraints de fermer leurs portes, successivement.

 

Lire l’article d’ActuaLitté

 

 

 

Une lettre ouverte de bibliothécaires dénonce la gestion de la crise Covid de la part de la mairie de Paris
Partager cet article
Repost0
29 janvier 2021 5 29 /01 /janvier /2021 15:05

 

A Paris, près de 400 agents ont signé une lettre ouverte adressée à Carine Rolland, l'adjointe à la Culture d'Anne Hidalgo pour réclamer des mesures plus adaptées au couvre-feu. La mairie leur répond.

 

Le syndicat des personnels administratifs, de la culture et de service de la Direction des Affaires Culturelles de la ville de Paris (PACS-DAC) a adressé une lettre ouverte à Carine Rolland, l'adjointe à la Culture d'Anne Hidalgo, le 27 janvier. Près de 400 bibliothécaires dénoncent « le manque total de compréhension et de bienveillance de leur administration ». Ils réclament des aménagements adaptés aux restrictions gouvernementales instaurées pour limiter la pandémie de Covid-19.

Le service des affaires culturelles assure pour sa part avoir un « dialogue social riche »  pour anticiper et répondre aux attentes des agents. « Les parisiens gardent un rapport à la culture grâce à l'ouverture des bibliothèques, et nous travaillons en prenant compte les attentes légitimes des usagers et les contraintes des agents dans cette période », déclare Véronique Astien, sous-directrice de l'éducation artistique et des pratiques culturelles de Paris. Son de cloche différent du côté du syndicat qui se demande : « Est-ce que pour se faire entendre, les organisations syndicales qui nous représentent doivent être contraintes de déposer un préavis de grève ? ».

Les signataires de la lettre regrettent la décision de fermer les bibliothèques à 17h30 au lieu de 17 heures. Une mesure demandée précédemment au Comité Hygiène et Sécurité (CHSCT) par la CFDT, la CGT PACS, le SUPAP,-FSU, et l’UCP pour permettre aux agents de rentrer chez eux sans dépasser l'heure du couvre-feu. « Nous allons plus loin que ce que nous permet le décret gouvernemental qui autorise les collectivités territoriales une fermeture à 18 heures », répond Véronique Astien. Elle précise également que les horaires d'ouverture ont été décalés pour permettre aux agents de faire des rotations entres eux.

La mise en place d'une Autorisation Spéciale d'Absence (ASA) par semaine est la deuxième requête des PACS. Lors du premier confinement, un agent pouvait ne pas occuper son poste de travail tout en étant considéré en activité. « Cela dépasse le cadre strict des bibliothèques et concerne l'ensemble de la fonction publique, la Direction des affaires culturelles ne peut pas prendre de décision là dessus, une réponse sur ce sujet serait prématurée », conclut Véronique Astien.

 

Lire l’article de Livres-Hebdo

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

Pages