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20 novembre 2020 5 20 /11 /novembre /2020 12:54

 

Voici quelques jours, la mairie de Paris recevait des personnels de la bibliothèque Goutte d’or (XVIIIe) un courrier d’alerte. Ces derniers faisaient état de conditions de travail inimaginables, alors qu’une vague de criminalité a littéralement pris possession du territoire. Pour l’heure, la mairie semble plus préoccupée par la réouverture des librairies… 

 

« Quotidiennement, nous sommes témoins d’actes de violence : bagarres, coups de couteau, vols à l’arraché, balle perdue fichée dans le montant de la vitrine, pétard ayant atterri dans la bibliothèque », peut-on lire dans le courrier, amplement rendu public à travers les réseauxL’établissement, qui a vu le jour en 1999, se présente comme une « bibliothèque familiale, située dans un quartier populaire ». Et jusqu’à présent, les personnels avaient plaisir à venir y travailler. Mais au fil des années, ils constatent, impuissants, « une montée de la délinquance et de la violence liée aux nombreux trafics qui se sont installés avec le temps ».  Le déconfinement n’a fait qu’exacerber l’état de fait, ajoutent-ils, car « la bibliothèque se situe au centre d’un point de deal de drogues en tout genre. Une moyenne de quarante dealers opère devant nos portes, faisant usage de produits, installés, voire même allongés sur les marches ». 

 

En juillet 2020, un homme « est mort de ses blessures à l’entrée de la bibliothèque », reprennent-ils. Et ce mardi 17 novembre, les vitres de la façade ont été « fracassées durant le week-end ». À cela s’ajoute le contexte sanitaire, délicat, et des personnels qui tentent « de se frayer un chemin parmi les dealers et les drogués, qui ne portent pas de masque, mettant notre santé et celle de nos usagers en péril ». Lesquels usagers font régulièrement état de vols ou d’agressions, qui les poussent à ne plus fréquenter l’établissement.  « Parce que nous nous sentons en perpétuelle insécurité physique et psychologique, parce nous ne pouvons accueillir nos usagers dans ces conditions, parce que les voies hiérarchiques que nous avons scrupuleusement respectées jusqu’ici ont été inopérantes, les membres présents de l’équipe prennent aujourd’hui la décision de ne pas ouvrir rétablissement jusqu’à ce que des solutions pérennes et réelles soient mises en œuvre », concluent-ils.



Le maire du XVIIIe arrondissement, Éric Lejoindre, n’a pas encore apporté de réponses, pas plus qu’Anne Hidalgo. Seul le fondateur de France Terre d’Asile, Pierre Henry, a manifesté sa solidarité avec les équipes, redoutant une issue terrible pour la bibliothèque : Selon la CGT, la Direction des affaires culturelles, amplement alertée de la situation, n’a pas non plus apporté de réponse. En attendant, donc, l’équipe a décidé « de ne pas rouvrir l’établissement jusqu’à ce que des solutions pérennes et réelles soient mises en œuvre ». Et sur Facebook, d'ajouter simplement : « En raison de l’insécurité environnante et sa façade de verre ayant été fracassée dernièrement, la bibliothèque reste fermée au public jusqu’à nouvel ordre. Nous espérons qu'il sera remédié rapidement à cette situation afin de pouvoir rouvrir et vous retrouver le plus vite possible ».



Le blog de l’Action Barbès, association de quartier, demande « avec eux qu’il leur soit assuré de toute urgence des conditions de travail et d’accueil du public sécurisées et sereines. Pour cela, il devient urgent que la Préfecture de Police et l’Hôtel de ville cessent de se renvoyer la balle sur les responsabilités en matière de sécurité, et travaillent activement ensemble, avec les moyens nécessaires, pour assurer la sécurité dans un quartier trop longtemps délaissé par les autorités, cela depuis des années pour ne pas dire depuis des décennies ». Et de conclure : « Et il ne s’agit pas de faire quelques opérations spectaculaires — on en a trop vu sans résultats tangibles —, mais enfin d’assurer au quotidien un droit à la sécurité pour les habitants et travailleurs du quartier comme sur tout le territoire national ».

 

Lire l’article d’ActuaLitté

 

 

 

 

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