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7 juin 2023 3 07 /06 /juin /2023 10:24

 

La médiathèque du quartier Pissevin à Nîmes (Gard) a été fermée le 6 juin 2023 et jusqu’à nouvel ordre, après une décision du maire de la ville. L’élu déplore une insécurité en hausse dans le quartier en raison de la présence de dealers qui menacent régulièrement les employés. Les trafiquants se seraient également introduits à l’intérieur de la médiathèque

Le maire de Nîmes (Gard), Jean-Paul Fournier, a pris la décision de fermer la médiathèque du quartier Pissevin, à partir de ce mardi 6 juin 2023. Une décision liée à la hausse de l’insécurité pour les habitants et les employés municipaux, et à l’intrusion récente de dealers à l’intérieur de l’établissement, rapporte France 3 Occitanie . L’édile a notamment évoqué « un risque d’atteinte grave à la sécurité des agents ».

Cette fermeture est effective jusqu’à nouvel ordre, selon un communiqué de la municipalité. « Une terrible décision mais le sentiment de ne plus avoir le choix », a reconnu le maire cité par l’antenne régionale. Cette médiathèque se situe au cœur d’un quartier en proie aux trafics de stupéfiants, et les employés municipaux seraient régulièrement pris à partie.

 

 « La situation, connue de tous, vient de prendre une tournure qui m’interpelle et me choque », a ajouté l’élu. Malgré la présence de la police, les trafiquants auraient menacé et fouillé les agents municipaux, mis au point des barricades ainsi que des checkpoints et se seraient également introduits dans la médiathèque pour en faire une tour de guet, relaie la chaîne d’information. Face à cette situation, le personnel de la médiathèque a fait valoir son droit de retrait. Une action qui a donc contraint la municipalité nîmoise à prendre ses responsabilités en fermant l'établissement.

 

 

 

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14 décembre 2022 3 14 /12 /décembre /2022 11:14

 

La plus ancienne bibliothèque de proximité de la capitale, serait menacée à terme de fermeture

 

Elle vient de fêter son centenaire mais elle risque de ne pas faire de vieux os si l’on en croit les déclarations de personnalités du monde littéraire, d’associations, de syndicats ou encore de parents d’élèves qui dénoncent la disparition programmée à terme de la bibliothèque Fessart située vers le métro Jourdain à proximité de la rue de Belleville, de la rue des Pyrénées et des Buttes Chaumont dans le XIXe arrondissement de Paris. Une inquiétude également partagée par…le maire de l’arrondissement, François Dagnaud, pourtant membre de la majorité municipale !

 

Il faut dire que la volonté de fermer cette bibliothèque de quartier de la part de la direction des affaires culturelles de la Ville de Paris remonte à loin, tant il s’agissait depuis longtemps de récupérer la totalité des effectifs afin de les affecter à la future bibliothèque qui sera implantée Place de Fêtes courant 2024, et ainsi faire des économies en terme de postes budgétaires. Sauf que déjà à l’époque la mairie du XIXème arrondissement avait mis le holà.

 

Mais l’administration n’a pas désarmé pour autant, puisqu’elle a proposé dernièrement de réduire l’équipe de neuf à six agents ! Ce qui n’est guère du goût des syndicats et des associations de quartier qui dans un communiqué commun dénoncent que « réduire l’équipe à six agents asphyxierait l’activité actuelle de la bibliothèque et aboutirait à fermer l’espace actuellement consacré à la jeunesse, à tout regrouper dans un seul espace peu viable, à supprimer près de la moitié des collections et à réduire drastiquement les accueils de groupe, les animations…».

 

Une critique qui rejoint celle de nombreuses auteures et éditrices qui, dans une lettre ouverte, déclarent : « En 2023, la bibliothèque Fessart, un des hauts lieux de mémoire du XIXe arrondissement, prendra le nom de Jacqueline Dreyfus-Weill, bibliothécaire passionnée morte en déportation en 1943 qui, de 1934 à 1937, a marqué l’histoire culturelle du quartier en y créant « l’heure du conte. Depuis son passage, la bibliothèque Fessart – fondée en 1922 grâce au Comité Américain pour les régions dévastées – n’a cessé de tenir une place importante dans la vie de ce quartier de Belleville, créant du lien social, amenant les enfants à la lecture et les adultes vers des activités culturelles gratuites grâce aux nombreux événements organisés par les bibliothécaires, rencontres, lectures publiques, ateliers d’écriture en partenariat avec les écoles du quartier avec des autrices et des auteurs, conférences...»  Et la lettre de conclure « qu’aujourd’hui c’est plus qu’un lieu de mémoire, c’est un lieu de vie. Aujourd’hui, l’activité de cette bibliothèque est menacée ».

 

Cette lutte pour maintenir l’ouverture de la bibliothèque Fessart dans des conditions viables, c’est-à-dire en réaffectant les trois postes supprimés, s’invite désormais au niveau politique puisque François Dagneau, le maire de l’arrondissement a apporté son soutien dans un tweet. Une position affirmée également par un de ses adjoints, Hadrien Bortot qui dans un communiqué donne aussi son « soutien aux équipes en lutte, contre la suppression de postes de bibliothécaires et pour des bibliothèques de proximité ». De son côté, la députée de Paris élue sous l’étiquette de la France Insoumise, Danielle Obono, par ailleurs ancienne bibliothécaire, a appelé à signer la pétition mise en ligne pour la défense de la bibliothèque via les réseaux sociaux. Un texte qui a déjà recueilli plus d’un millier de signataires à l'heure où nous écrivons ces lignes (voir ici).

 

Ironie de l’histoire, cet épisode est en train de mettre à mal l’actuelle adjointe en charge de la Culture, Carine Rolland qui dans son portefeuille, a également la charge de promouvoir le concept de la Ville du quart d’heure dont la bibliothèque Fessart est pourtant le parfait symbole. L’attitude de l’administration parisienne n’est donc pas très fluctuat pour Carine Rolland. Et même carrément mergitur !

 

 

 

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2 septembre 2022 5 02 /09 /septembre /2022 12:59

 

« J’ai découvert ce métier dans un centre d’orientation, après l’armée. Ce qui m’a attiré, c’est de pouvoir mettre un pied dans la culture tout en faisant de l’opérationnel », a-t-il déclaré dans une interview à la presse

 

Le réseau des bibliothèques parisiennes, un des plus importants au monde avec ses soixante-cinq établissements, a un nouveau directeur : Jean-Arthur Creff. Si ce dernier, qui a le grade de conservateur en chef, a eu d’abord un parcours des plus classiques en passant par la Bibliothèque nationale, le ministère de la Culture ou encore la bibliothèque du centre Pompidou, force est de noter qu’il a eu une affectation des plus surprenantes avant de prendre en 2019 la tête des bibliothèques de Colmar (Haut-Rhin). Rien moins.... qu’à l’OTAN !

Une info qui a eu de quoi surprendre lors de son arrivée en Alsace puisque dans une interview à la presse régionale, il a dû avouer « avoir découvert ce métier dans un centre d’orientation, après l’armée. Ce qui m’a attiré, c’est de pouvoir mettre un pied dans la culture tout en faisant de l’opérationnel » (lire ici). Bon, en ce qui concerne l’OTAN ce n’était bien sûr.... que la bibliothèque ! Et oui, étonnant mais il existe bien ce type de lieu dans ce genre d'endroit, réservé toutefois aux militaires otaniens et quelques chercheurs en géopolitique triés sur volet. Même si dans une interview au site officiel de l’organisation du traité de l'atlantique nord Jean-Arthur Creff s’étonnait « que des lecteurs arrivent et me demandent où sont les bandes dessinées... ou où sont les romans... alors que, bon, c'est quand même une bibliothèque purement scientifique ». Pas très fluctuat

Ceci dit, dans cette même interview on en apprend aussi de belles sur le fait que n’importe qui puisse entrer dans un des bâtiments les plus sécurisés de la planète car d’après Jean-Arthur Creff dans cette bibliothèque, située il faut rappeler au siège même de l’organisation militaire à Bruxelles, on pouvait y croiser « les habituels lecteurs qui s'endorment, ceux qui ne sortent pas de la bibliothèque quand on la ferme, qui y restent donc enfermés. Il nous est -même arrivé de fermer la bibliothèque et de nous apercevoir ensuite qu'un lecteur était resté à l'intérieur ». Du pur mergitur….

 

            

                               Jean-Arthur Creff, le nouveau patron des bibliothèques parisiennes

                                                               - Gaaaaarde à vous !

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28 octobre 2021 4 28 /10 /octobre /2021 20:34

 

Un dispositif qui semble tout à fait légal puisque aucun préfet n’a remis en cause ces décisions !

 

C’est une info qui est tombée en ce début de semaine : la Ville de Besançon (Doubs), dirigée depuis les dernières élections municipales par une maire écologiste, vient à son tour de rejoindre la liste des communes qui ont décidé de renoncer à contrôler les mineurs via le passe sanitaire, afin que ces derniers puissent accéder à une bibliothèque. Une liste qui ne fait que s’allonger si l’on en croit le site Bibsanspass qui a recensé toutes les communes qui, elles aussi, refusent d’appliquer la mise en place du passe sanitaire dans les bibliothèques pour les usagers mineurs. Et ceci en toute légalité. Au dernier décompte, il y a déjà près d’une soixantaine de communes de toutes tailles et de tout bord politique situées et dans plus d’une une vingtaine de départements dans tout le pays selon ce site qui compile toute l'actualité sur ce sujet (voir ici).

 

Tout est parti d’une mobilisation inédite dans les bibliothèques de France et de Navarre pour protester contre la mise en place du passe sanitaire afin de pouvoir accéder à leurs établissements (lire ici). C’est ainsi qu’à la suite de ce mouvement, une dizaine de communes ont décidé de pas appliquer cette mesure pour ce qui concerne les usagers de douze à dix-sept ans, une tranche d’âge qui y était soumise à partir de début octobre. Des communes qui, comme des judoka, se sont appuyées sur les inconséquences de la loi qui permettait une exception faite aux « personnes accédant à ces établissements pour des motifs professionnels ou à des fins de recherche ». Elles ont donc décidé que ce cas de figure s’appliquait aussi aux mineurs de plus de douze ans puisqu'ils sont « soit tenu d’être scolarisé » soit « légalement droit à la formation ».

 

Bien vue ! D'autant plus bien vue que cela a laissé sans voix les autorités préfectorales représentant l’État dans les territoires lesquels n'ont rien trouvé à redire à cette acrobatie juridique. Une approbation confirmée lors d’une réunion entre l’association France urbaine (représentante de deux mille communes) et le cabinet du ministère de la Cohésion des territoires, qui aurait déclaré que « la jurisprudence grenobloise est acceptée par l’État comme une tolérance non écrite », rapporte l’association à Livres-Hebdo. Jusqu’à maintenant certaines communes, dont la Ville de Paris, se retranchaient derrière « la loi » pour imposer le passe sanitaire dans les bibliothèques alors qu’ils exprimaient politiquement « leur désaccord », tenant là un rôle un peu faux cul. Un argument qui désormais ne tient donc plus.

 

Une qui pourrait être bien embêtée est d’ailleurs Anne Hidalgo, qui, en tant que candidate à la prochaine présidentielle, clamait à hue et surtout à dia que « l’éducation était sa priorité » mais imposant tout de même aux bibliothécaires parisiens d’interdire l’accès aux mineurs de plus de douze ans dépourvus de sésame sanitaire. Une chose est sûre : ce sont bien les provinciaux qui, sur ce sujet, ont non seulement été à l’avant-garde mais ont aussi fait preuve de courage et de justice pour paraphraser le slogan de campagne de la candidate socialiste. Pas très fluctat. Et même carrément mergitur !

 

 

 

 

          Accueil des mineurs dans les bibliothèques : Anne Hidalgo fera-telle preuve de courage et de justice ?

 

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6 octobre 2021 3 06 /10 /octobre /2021 14:16

 

Des grosses agglomérations jusqu'au très petites communes, c'est pour nombre d'observateurs une mobilisation qui frappe par son ampleur

 

C’est une mobilisation que personne n’avait vu venir. Un peu à l’instar de celle des « Gilets Jaunes » il y a deux ans. Et comme cette dernière, qui touche jusqu’au plus profond du pays. En effet, depuis plusieurs semaines, les bibliothécaires de tout le pays, y compris les toutes petites communes rurales, manifestent et se mettent grève depuis l’obligation début août de présenter un passe sanitaire pour entrer dans leurs établissements. Un mouvement qui s’amplifie plus encore depuis l’extension de cette obligation aux mineurs de plus de douze ans.

 

Parmi les principaux arguments mis en avant : la crainte de l’exclusion des publics précaires dans l’accès à la culture. Plus généralement, les grévistes réfutent ce rôle de « contrôleur », mettant en avant leurs missions « d’information, de conseil, de médiation ». Le fait marquant d’ailleurs, c’est que ces éléments de langage ne sont pas issus d’organisations syndicales plus au moins radicales ou opposées au gouvernement d’Emmanuel Macron mais  au contraire d’une structure habituellement très très modérée dans son expression à l’égard des pouvoirs publics puisque il s’agit, rien moins, que de l’ABF, l’association des bibliothécaires de France ! Laquelle avait dégainé un communiqué pour dénoncer cette mesure présentée comme « une bombe à fragmentation » dès le début du mois d’août. Malheureusement sans grande réaction de la part du gouvernement.

 

Les bibliothécaires ont donc décidé de passer à la vitesse supérieure pour se faire entendre en multipliant les mouvements de protestation à l’appel cette fois des syndicats. Un mouvement vraiment inédit par son ampleur pour beaucoup d’observateurs car, contre toute attente et signe d’une protestation très profonde, il atteint des endroits habituellement épargnés par les mouvements sociaux. Nous avons tenté de recenser, à partir des nombreux articles parus dans la presse régionale ou nationale, en plus de quelques grosses agglomérations, toutes ces nombreuses petites villes, voire villages où les bibliothécaires se sont mobilisés (des articles de presse visible via un lien hypertexte à partir des noms de chaque commune). Une liste forcément non exhaustive, c’est pourquoi nous vous suggérons de nous signaler tout oubli via la rubrique commentaire. Pour le moment, là voici et elle est déjà impressionnante :

 

Albi (Tarn), Ancenis (Maine-et-Loire), Argelès (Pyrénées-Orientales), Aurec-Sur-Loire (Haute-Loire), Aurillac (Cantal), Aytré (Charente-Maritime), Bresse-Haute-Seille (Jura), Brest (Finistère), Caen (Calvados), Caveirac (Gard), Celles-Sur-Belle (Deux-Sèvres) Chambéry (Savoie), Chirens (Isère), Dammarie (Eure-et-Loire), Dijon (Côte-d'Or), Ergué-Gabéric (Finistère), Fontaine (Isère), Flers (Orne), Gien (Loiret), Guingamp (Côte-d’Armor), Grenoble (Isère), Guillestre (Hautes-Alpes), Hérouville-Saint-Clair (Calvados), Lagord (Charente-Maritime), Lannion (Côte-d’Armor), La Ricamarie (Loire), La Rochelle (Charente-Maritime), Lassale (Gard), Le Havre (Seine-Maritime), Le Mans (Sarthe), Limoges (Haute-Vienne), Lons-Le-Saunier (Jura), Loperhet (Finistère), Luc-La-Primaude (Aveyron), Lyon (Rhône), Meylan (Isère), Millau (Aveyron), Moirans (Isère), Montpellier (Hérault), Mulhouse (Haut-Rhin), Nantes (Loire-Atlantique), Oyonax (Ain), Paimpol (Côte-d'Armor) Périgny (Charente-Maritime), Plougastel (Finistère), Poitier (Vienne), Privas (Ardèche), Puilboreau (Charente-Maritime), Quimperlé (Finistère), Romainville (Seine-Saint-Denis), Rochefort (Charente Maritime), Rouen (Seine Maritime), Saint-Agathon (Côte d’Armor), Saint-Caradec (Côte d'Armor), Saint-Didier-en-Velay (Haute-Loire), Saint-Just-Malmont (Haute-Loire), Saint-Lizier (Ariège), Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Saint-Orens-de-Gameville (Haute-Garonne), Saint-Pair-Sur-Mer (Manche), Sète (Hérault), Seyssin (Isère), Strasbourg (Bas-Rhin), Tence (Haute-Loire) Toulouse (Haute-Garonne), Trièves (Isère), Ustaritz (Pyrénées-Atlantique), Vans (Ardèche), Villeurbanne (Rhône), Vizille (Isère), Voiron (Isère), Voreppe (Isère). Et dans la capitale, alors ? Eh bien, Paris a aussi été de la partie dès le mois juillet avec plusieurs mobilisations très suivies.

 

Des actions qui rencontrent un écho certain puisque l’exemption du passe sanitaire dans les structures de lecture publique a été demandé au Sénat et à l’Assemblée nationale par plusieurs parlementaires lors des sessions consacrées aux questions au gouvernement (Lire ici et ). Dans le même temps, les bibliothécaires s'unissent  pour obtenir le soutien des usagers – par exemple par le biais d’une pétition publique qui atteint  les huit mille signataires. Enfin, une tribune, signée par des agents des bibliothèques de Villeurbanne, s'est même changée en lettre ouverte, dans les colonnes de Libération, sans parler d'un texte de professionnels de litérature jeunesse qui, lui aussi, a fait grand bruit (lire ici). La pression ne se relâche donc pas.

 

Et qui commence à donner des résultats puisque Lyon, Grenoble, Villeurbanne, Strasbourg mais aussi dix huit communes de Seine-Saint-Denis regroupées dans les agglos d'Est-Ensemble et Plaine Communes ont décidé de ne pas demander de passe sanitaire pour les mineurs qui veulent aller en bibliothèques en s'appuyant sur une faille juridique. Un argumentaire qui semble valable car pas remis en cause par les préfets pour le moment. Face à toutes ces initiatives, on notera le silence assourdissant de Roselyne Bachelot, la ministre de la culture mais aussi celle d’Erik Orsenna qui s’était un jour distingué à pondre un rapport….sur les bibliothèques !

 

 

 

                     Roselyne face à la fronde des bibliothécaires de France et de Navarre

                                    - M'en fout j'ai toujours mon QR Code sur moi

 

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30 septembre 2021 4 30 /09 /septembre /2021 10:21

 

Les Villes de Lyon et Villeurbanne (Rhône) ont annoncé avoir trouvé une « exception légale » pour ne pas contrôler les mineurs. De son côté, la Ville de Grenoble (Isère) pourrait bien leur emboiter le pas

 

À partir de ce 30 septembre, les bibliothèques territoriales devront contrôler les passes sanitaires de tous les mineurs, dès l'âge de 12 ans, avant leur entrée dans l'établissement. Une obligation qui tend un peu plus une partie de la profession, déjà éprouvée par l'exigence du passe sanitaire pour le reste des usagers et pour les agents des bibliothèques provoquant des manifestations dans tout le pays, y compris dans les petites communes (lire ici)

 

Un mouvement qui devrait reprendre le 1er octobre avec une nouvelle journée de mobilisation nationale des bibliothécaires, à l'appel de plusieurs syndicats dans les communes où ils sont implantés pour demander la fin du passe sanitaire pour tous les établissement de lecture publique « Elle n'est pas seulement symbolique, visiblement la loi peut changer, puisque le décret a été cassé pour certains centres commerciaux. Nous avons bon espoir », expliquait un agent mobilisé au sein d'une bibliothèque proche de Grenoble au site spécialisé, ActuaLitté.

 

Et déjà les lignes commencent à bouger puisque la ville de Lyon (Rhône) vient d’annoncer officiellement par la voix de l’adjoint au maire en charge de la culture qu'elle appliquera une « exception légale » afin d'éviter le contrôle des passes sanitaires des jeunes âgés de 12 à 17 ans. La collectivité s'appuie sur les fameuses exceptions citées dans les décrets du 19 juillet et du 7 août, qui exemptent de contrôle de passe sanitaire les usagers « accédant à ces établissements pour des motifs professionnels ou à des fins de recherche ».

 

La ville de Lyon considère que les jeunes de 12 à 18 ans entrent dans cette catégorie d'usagers, s'appuyant sur l'obligation de scolarité pour les 12-16 ans, et de formation pour les 16-18 ans. Imparable. Et pour pousser le bouchon (lyonnais) encore plus loin, la cité des gones étendrait cette exemption…. aux étudiants majeurs sur simple présentation de leur carte de scolarité (voir ici) ! Rappelons en effet que les bibliothèques universitaires ne sont pas concernées par le contrôle des passes sanitaires. Là aussi imparable !

 

Quelques heures plus tard, c’est la Ville de Villeurbanne (Rhône) qui à son tour annonçait appliquer la même mesure que celle initiée par sa voisine lyonnaise. Un mouvement qui devrait susciter d’autres vocations car de son côté la Ville de Grenoble (Isère) a saisi le préfet pour demander la suppression de l’obligation du passe sanitaires dans les bibliothèques de sa commune. Elle pourrait désormais à l’instar de Lyon et Villeurbanne sauter le pas sans attendre.

 

Par contre du côté de la Ville de Paris, c’est silence radio. Pourtant les syndicats ont bien interpellé Carine Rolland, l’adjointe à la culture d’Anne Hidalgo pour prendre modèle sur leurs homologues, sans avoir susciter la moindre petite prise de position, même timide. Bref sur ce sujet, pourtant digne d’une campagne présidentielle, du côté de l’Hôtel de Ville ça patine. Un peu comme la campagne de sa candidate socialiste ?

 

 

 

 

      Passe sanitaire en bibliothèques : Anne Hidalgo va-telle bientôt imiter ses collègues et arrêter de patiner ?

 

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29 septembre 2021 3 29 /09 /septembre /2021 08:13

 

Une réunion publique a même réuni une soixantaine de personnes mais aussi des élus, aussi bien de la majorité que de l’opposition, preuve d’un soutien politique qui dépasse les clivages du conseil municipal

 

Depuis le 5 août dernier, l’accès à la médiathèque intercommunale de Lasalle (Gard) est soumis au passe sanitaire, une situation que dénonce son bibliothécaire, William Gosselin. Refusant de discriminer les usagers, chose qu’il juge « contraire à la déontologie du métier », il est en grève depuis le 25 août. Chaque lundi et mercredi, de 10 heures à midi, il occupe les locaux et offre la possibilité à tous d’accéder librement à la seule bibliothèque du village, qui compte plus de 500 inscrits.

 

« Les libraires ont réussi à être classés comme commerces de première nécessité lors du deuxième confinement. Malheureusement, ce n’est pas le cas des bibliothèques », souligne William Gosselin, dans un récent communiqué. Ces restrictions semblent d’autant moins justifiées pour lui que « la faible densité de personnes au mètre carré ainsi que la mise en place de toutes les précautions sanitaires préconisées par les professionnels de santé (gestes barrière, masques…), suffisent à lutter contre la propagation du Covid-19 ».

 

La mobilisation du bibliothécaire est largement soutenue dans la commune. En témoigne la « caisse de grève » que les villageois abondent afin de permettre au gréviste de ne pas perdre de salaire. Certaines attentions touchent aussi ce dernier dans sa mobilisation, comme ce pot de confiture déposé il y a peu ou les multiples témoignages de sympathie reçus durant ses heures d’occupation. Le 15 septembre dernier, une réunion publique a même réuni une soixantaine de personnes pour évoquer les suites du mouvement, dont des adhérents de l’association Les Amis de la bibliothèque et des élus (majorité et opposition), preuve d’un soutien politique qui dépasse les clivages du conseil municipal.

 

Au terme de cette réunion, il a été proposé de faire classer la médiathèque, par le conseil communautaire, comme lieu à caractère « social et culturel ». De tels lieux, à l’instar par exemple du Pôle d’accueil et de services de Lasalle, ne sont en effet pas soumis au contrôle du passe sanitaire. L’affaire est à suivre et dépendra peut-être d’une prise de décision au niveau intercommunal. En attendant, la grève de William Gosselin se poursuit et une pétition a été adressée au président de la communauté de communes pour faire reconnaître le caractère social et culturel de la médiathèque circule actuellement.

 

Lire l’article du Midi Libre

 

 

 

 

 

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24 septembre 2021 5 24 /09 /septembre /2021 17:53

 

« Cette disposition créée des situations ubuesques, nous vivons tous les jours des drames psychosociaux où l’on doit laisser rentrer un enfant, mais pas la maman… » dénonce une manifestante de la communauté de communes Couserans-Pyrénées

 

Ils étaient plus de quatre-vingt, réunis ce mercredi 22 septembre, devant la communauté de communes Couserans-Pyrénées, à Saint-Lizier (Ariège). Quatre-vingts personnes, de tout âge, manifestant leur attachement et leur soutien aux bibliothèques du territoire. À l’origine de cette manifestation, une journée de grève des « bibliothèques du Couserans Pyrénées », rejointes par la « bibliothèque départementale de Foix », afin de souligner les difficultés rencontrées par ces professionnels suite à la mise en place de contrôle du passe sanitaire.

 

« Il n’est pas question de dire que l’on est contre la vaccination, contre le passe sanitaire en général. Pas du tout. Simplement que les bibliothèques auraient dû faire l’objet d’une exonération de contrôle », précise en préambule Éric Coneim du syndicat Unsa.  Dans la foulée Camille , force vive du mouvement et représentante du collectif des «bibliothécaires du Couserans», dresse un constat édifiant : « La mise en place du contrôle va à l’encontre du travail tissé avec la population. Depuis un an et demi, nous avons perdu entre 50 et 75% de nos lecteurs. C’est dramatique. Absolument dramatique. Pour nous et pour une région à ce point attachée au livre. À la culture ».

 

De son côté Katia, une manifestante dénonce « cette disposition créée des situations ubuesques. À l’heure de la bienveillance nécessaire et de la solidarité, nous vivons tous les jours des drames psychosociaux où l’on doit laisser rentrer un enfant, mais pas la maman… ». Une situation pas seulement contestée dans l'Ariège mais aussi dans la France entière  que ce soit des grande métropoles comme Paris, Lyon (Rhône), Grenoble (Isère) ou bien Toulouse (Haute Garonne) mais aussi des communes plus petites comme Gingamp (Côte d'Armor), Brest (Finistère), Seyssins (Isère), Lannion (Côte d'Armor), Romainville (Seine-Saint-Denis), Meylan (Isère), Argelès (Pyrénées-Orientales) ou encore La Rochelle (Charente-Maritime). Un mouvement profond qui devrait prendre de l'ampleur le 30 septembre, date de l'extension du contrôle du passe sanitaire aux mineurs de plus de douze ans.

 

 

 

 

 

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15 septembre 2021 3 15 /09 /septembre /2021 23:44

 

Après son retour de vacances, la directrice de la bibliothèque municipale a refusé de procéder au contrôle du passe sanitaire des usagers de l'équipement culturel. Elle est suspendue jusqu'au 15 novembre au moins

 

L’histoire se passe à Loperhet, une toute petite commune du Finistère d’environ quatre mille habitants. Mais qui résonne comme un coup de tonnerre dans le Landerneau de la lecture publique quand a été diffusé l'information, via le quotidien régional, Le Télégramme de Brest que Caroline Couture, la directrice de la bibliothèque, a été mise à pied par son employeur, la commune, pour refus de procéder au contrôle du passe sanitaire du public.

 

Tout commence à son retour de vacances, le 26 août,  lorsque la directrice de la bibliothèque a fait savoir à Nathalie Godet, la maire de Loperhet, qu’elle ne voulait pas effectuer ces vérifications. Résultat : elle a été suspendue le 3 septembre et ce jusqu’au 15 novembre, date à laquelle le passe pourrait ne plus être obligatoire, ce qui est encore loin d'être sûr. 

 

De son côté la directrice de la bibliothèque a déclaré pour justifier sa position  « qu’il s’agit là d’un critère déontologique. L’application du contrôle du passe sanitaire va à l’encontre du code des bibliothèques, qui est d’accueillir et de respecter tous les publics et d’offrir à tous une égalité de traitement ». « J’agis par conviction. J’avais proposé aux élus un fonctionnement sous la forme, par exemple, du cliquer-et-collecter. Cela permettait de régler le problème. Il n’y a pas eu d’accord, je ne souhaite pas non plus de bras de fer avec la mairie  mais ça me fend le cœur de savoir que certains ne pourront plus venir à la bibliothèque faute de passe » a-t-elle réaffirmé au quotidien régional, Le Télégramme de Brest

 

La bibliothèque est censée rouvrir dès que possible, car la maire a embauché en express un nouvel agent pour vérifier les passes sanitaires et tenir une permanence à la bibliothèque avec les bénévoles qui voudront participer. Une manœuvre qui pourrait être vouée à l'échec car tous les bénévoles ne reviendront pas, par solidarité avec la directrice apprend-on de la part de France-3 Bretagne. Et il semble que le mouvement soit, pour le moins, très suivi car si l’on en croit le site officiel de la bibliothèque elle serait même fermée au public sine die car il y est indiqué que pour le moment les « horaires d'ouverture sont  indisponible ». Du pur mergitur.

 

 

 

 

              Nathalie Godet, la maire de Loperhet, a été mise à pied par les bénévoles de la bibliothèque

      

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13 septembre 2021 1 13 /09 /septembre /2021 14:41

 

Cette « bombe à fragmentation pour la lecture publique » selon l'ABF est-t-elle en train d'exploser partout dans le pays ?

 

C'est un mouvement social qui, indubitablement, est en train de s'étendre : celui des bibliothécaires contre l'instauration du passe sanitaire pour accéder aux établissements de lecture publique. Et qui selon l'ABF (association des bibliothécaires de France) n'est rien mois « qu'une bombe à fragmentation pour la lecture publique » dans un communiqué qui a fait grand bruit parmi la profession.

 

Un phénomène qui,non seulement, touche les grande métropoles comme Paris, Lyon (Rhône), Grenoble (Isère) ou bien Toulouse (Haute Garonne) mais aussi des communes plus petites comme Gingamp (Côte d'Armor), Brest (Finistère), Seyssins (Isère), Lannion (Côte d'Armor), Romainville (Seine-Saint-Denis), Meylan (Isère), Argelès (Pyrénées-Orientales) ou encore La Rochelle (Charente-Maritime).

 

A cette très longue liste il faut désormais ajouter Nantes (Loire-Atlantique) puisque depuis samedi les bibliothécaires du bord de l'Erdre se sont, eux aussi, mis en grève, à l'appel de la CGT, pour protester contre la mise en place du passe sanitaire qui touche à la fois le public et le personnel avec pour conséquence la fermeture partielle de la médiathèque Jacques Demy ainsi que de deux bibliothèques de quartier.

 

Un mouvement qui ne devrait pas s'arrêter là car dès cette semaine les bibliothécaires vont devoir aussi contrôler eux même les usagers après le retrait de la société qui en avait la charge pour cause de coût trop élevé selon la municipalité nantaise. « Les collègues ne voient pas cela d’un bon œil, vu les agressions qui ont été subies par un agent de cette société privée et par la médiatrice de la médiathèque » rapporte ainsi une bibliothécaire nantaise. Des évènements il est vrai assez graves selon nos informations pour engendrer des arrêts de travail pour l’une et l’autre.

 

A noter que ce mouvement, qui devrait continuer à faire tâche d'huile puisque une pétition nationale vient d'être lancée sur change.org, commence à susciter des réactions politiques, notamment à Lyon, où l’exécutif municipal a demandé au préfet « la levée du passe sanitaire pour entrer dans les bibliothèques » dans un communiqué repris par la presse locale. Une idée pour Johanna Roland, la maire (PS) de Nantes, laquelle vient d'être intronisée directrice de campagne d'Anne Hidalgo pour la course à la présidentielle ?

 

 

 

                 - Ah ma chère Anne, je viens d'avoir une idée pour qu'on soit marqué à gauche !

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