Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
7 octobre 2024 1 07 /10 /octobre /2024 16:08

 

C'est peu dire que la réponse de la Ville de Paris a surpris pour le moins, tous les professionnels du secteur. Pour dénoncer ce discours, les syndicats appellent à une mobilisation le jeudi 10 octobre.

 

Les bibliothécaires de la Ville de Paris avaient sonné l'alerte lors d'une réunion organisée par les syndicats : toutes les commandes sont bloquées depuis juillet. Pire, les factures auprès des fournisseurs ne seraient plus payées depuis plusieurs semaines. Information confirmée par l'administration parisienne dans le journal Le Parisien : « Les factures engagées depuis juillet et encore non honorées » doivent être réglées en priorité, pour « soulager les fournisseurs les plus fragiles et éviter des pénalités ». Ce qui signifie que ce n'était pas encore le cas au mois d'octobre.

 

Quant aux crédits gelés pour toutes les bibliothèques parisiennes, là encore cette nouvelle a été confirmée par la mairie de Paris à Livres-Hebdo et au Parisien : « Les bibliothèques font aujourd’hui face à « une insuffisance de crédits de paiement par rapport aux prévisions d’exécution de la direction des affaires culturelles (DAC), notamment pour l’achat des collections » déclarait ainsi un haut fonctionnaire de la Ville. Avec pour corollaire une absence de nouveautés pour au moins neuf mois (de juillet à mars date du prochain exercice budgétaire).

 

Pour expliquer cette « faillite » la Ville se retranche derrière la construction...d'un nouvel établissement pourtant programmée il y a dix ans.  La municipalité évoque notamment d’importantes dépenses pour les « nouveaux équipements de lecture publique, tels que la médiathèque James-Baldwin », dans le XIXe, ouverte cet été » peut-on lire dans Le Parisien.

 

Cette communication n'est évidemment pas du goût des agents du secteur culturel qui sont par ailleurs les parents pauvres de la municipalité parisienne avec les primes les plus basses de toute la collectivité. C'est pourquoi les syndicats Supap-FSU, CGT et Force Ouvrière appellent à une mobilisation pour interpeller l'administration parisienne, le jeudi 10 octobre devant la médiathèque Hélène-Berr (XIIe) où est organisé un grand symposium des directeurs des bibliothèques de la capitale (Iire ici).

 

Dernière minute : l'administration (face au risque?) a décidé d'annuler purement et simplement ce symposium. Les syndicats appellent pour le même jour, en lieu et place, à un rassemblement au siège de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris dans le quartier du Marais.

 

 

 

                                       Crise dans les bibliothèques : La Mairie de Paris connait ses classiques....

 

Partager cet article
Repost0
2 octobre 2024 3 02 /10 /octobre /2024 10:53

 

Conséquence : plus de nouveautés pendant au moins neuf mois. Selon la marie de Paris, il manquerait cent millions d’euros dans les caisses…

 

L’information a été révélée par le syndicat Supap-FSU. La situation est tellement catastrophique au niveau des finances de la Ville de Paris que cette dernière a décidé de tailler dans les budgets des bibliothèques municipales de la capitale

« Toutes les commandes de livres adulte ou jeunesse, de DVD, de CD ou encore de partitions... sont bloquées. Au moins jusqu’au prochain exercice budgétaire en mars 2025. Et les factures des commandes déjà livrées n'auraient pas été réglées dans les délais (voire non réglées). » affirme le syndicat dans un communiqué diffusé aux agents.

Une situation qui risque de léser particulièrement les usagers qui payent un forfait annuel (de trente soixante euros) pour pouvoir emprunter des CD ou des DVD puisque aucune nouveauté ne sera disponible pendant, au moins, neuf mois (de juillet à mars Ndr). Pas très fluctuat !

Ce qui est désormais certain, c’est que depuis le début du mois de septembre, après une pause estivale auprès des fournisseurs, tous les crédits sont gelés et les commandes faites par chaque établissement n’ont pas reçu l’accord des services comptables selon de nombreux témoignages d’agents présents lors d’une assemblée générale de bibliothécaire organisée par le syndicat.

Une information confirmée par l’administration parisienne lors d’une audience avec les représentants syndicaux de la Direction des Affaires Culturelles (DAC) de la Ville de Paris. « L’administration nous a répondu que faute de recettes suffisantes, les caisses de la Ville étaient vides ! Une situation de contrainte budgétaire inédite, surtout avec de telles conséquences en plein cours de l'année. D'après l'administration, la situation impacterait également d'autres directions, pas uniquement la DAC » Carrément mergitur !

C’est qu’il manquerait cent millions d’euros dans les caisses de la Ville à cause d’une baisse des recettes prévisionnelles. Une information donnée officiellement lors du Conseil de Paris de juillet. Nouvelle passée il est vrai un peu inaperçu, mais pourtant rapportée par le quotidien Les Échos. Avec comme première cible pour combler ce trou : les bibliothèques municipales parisiennes.

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
22 août 2024 4 22 /08 /août /2024 12:54

 

La section discothèque a perdu une grande partie de ses collections et il y en aurait pour un million de travaux minimum

 

« En raison des suites d'un incendie, l'espace Musique Cinéma, la salle d'étude, le piano et la salle d'animation ne sont pas accessibles pour le moment », c’est le message posté il y a une semaine sur le site officiel de la bibliothèque André Chedid située dans le quartier de Beaugrenelle dans le XVème arrondissement. 

L’origine du sinistre est dû à un incendie dans les habitations au-dessus de la bibliothèque et l’intervention des pompiers, comme souvent dans pareils cas, a fait que des centaines de milliers de litres d’eau ont traversé le plafond de la section musique selon un post de la bibliothèque publié sur Facebook. Pas très fluctuat !

D’après nos informations, une partie très importante du fonds de la discothèque a été détruite et seulement quelques documents ont pu être sauvés des dégâts. Sacrément mergitur.  Et ceci à une période où l'avenir de la musique en bibliothèque interpelle les professionnels du réseau parisien (voir ici).

Selon les mêmes sources, la réhabilitation des locaux de la bibliothèque Andrée Chedid pourrait déjà se chiffrer à un million d’euros. Et ces derniers ne commenceraient pas avant le début de l'année prochaine, au plus tôt, au regard de la procédure sur les marchés publics à laquelle est contrainte l'administration parisienne. Durant ses longs mois, le futur de la section discothèque pourrait bien être remis en question. A l'instar de la fermeture déjà programée de la section musique de la bibliothèque de la Place d'Italie (XIIIe) ?

 

 

La section musique de la bibliothèque Chedid après l'intervention des pompiers

La section musique de la bibliothèque Chedid après l'intervention des pompiers

Partager cet article
Repost0
13 janvier 2023 5 13 /01 /janvier /2023 16:21

 

Comme les livres, quoi....

 

« Ah bon, c’est payant ? Dans ce cas je renonce à m’inscrire ». C’est la litanie qu’entendent quotidiennement les discothécaires de la Ville de Paris qui exercent dans les vingt (chiffres indicatif) bibliothèques municipales de la capitale qui abritent encore des collections de phonogrammes (en majorité sous forme de Compact Disc mais aussi en vinyle). Car oui, si les bibliothèques de la Ville de Paris sont gratuites, c’est, pour les adultes, uniquement pour les collections imprimées car pour emprunter de la musique il faut débourser la somme de 30,50 euros. Une pratique dénoncée jusque dans un rapport commandé par….. la mairie de Paris elle-même !

« Il est incompréhensible de voir coexister dans un même lieu des documents gratuits d’un côté (des livres) et payants de l’autre (des CD ou des DVD) » pointait ce rapport rédigé en 2015 par Gilles Rettel. Il est vrai que cette différence de traitement entre supports documentaires porteurs d’une mission commune de diffusion culturelle ne se justifie en aucune façon. Il ne faut pas abandonner le prêt physique » car le CD (ou le vinyle) a « un impact sensitif » rappelle encore Giles Rettel pour qui « la dématérialisation est un mythe ». D’ailleurs, la production de disque reste encore plutôt élevée dans l’industrie de la musique avec ses milliers de parutions mensuelles, tous genres confondus, disponible en magasin ou sur les sites des musiciens et des maisons de disques.

Une position reprise par l’Association pour la coopération des professionnels de l’information musicale (ACIM) laquelle avait publié le manifeste la musique a toute sa place en bibliothèque pour réaffirmer le rôle prépondérant des médiathèques dans le développement de l’éducation et de la culture musicale de tous les publics, et notamment des nouvelles générations laquelle passe donc par la gratuité de l’abonnement pour emprunter dans les sections discothèques des bibliothèque de la capitale

Si la mairie de Paris pourra rétorquer qu’elle a exonéré de cet abonnement les mineurs et les adultes aux minima sociaux, elle oubliera en revanche de préciser que ce système a été totalement détourné de son objet initial. En effet, il est très fréquent de voir des CSP+ qui en ont les moyens emprunter des documents sonores (et aussi des DVD) gratuitement avec la carte de leurs enfants mineurs après les avoir inscrit avec un accès « tout documents adultes ». Finalement les seuls qui doivent continuer à payer pour emprunter de la musique (ou des DVD), car ne pouvant pas trouver d'artifice, sont les usagers majeurs sans enfants qui déclarent un revenu à partir du SMIC ce qui exclue de fait la grande majorité des publics précaires. Où sont les chômeurs, où sont les actifs à bas salaires, où sont les étudiants de  plus de dix-huit ans pour ne citer qu’eux ?

C’est pourquoi nous, professionnels des bibliothèques parisiennes, demandons à nouveau que la mairie de Paris instaure la gratuité de tous les supports musicaux, comme pour les collections imprimées, à tous les usagers sans distinction, pour permettre un véritable accès à la culture et une véritable égalité de traitement. De nombreuses collectivités ont déjà fait le choix de donner gratuitement accès à l’ensemble de leurs collections, sans distinctions, et parmi elles plusieurs grandes villes de province : qu’il s’agisse de Lille, Nantes, Rennes, Bordeaux, Aix-en-Provence ou Marseille, toutes se sont montrées plus ambitieuses ; la capitale peut-elle demeurer à l’arrière-garde ?

 

Premiers signataires (par ordre alphabétique) : Jeanne Ahdab (François Villon-Xe), Ismène Alessandri (MMP-Paris Centre), Nicolas Almimoff (Jacqueline de Romilly-XVIIIe), Sofia Arpal-Moya(Marguerite Duras-XXe), Abdoulaye Barry (Marguerite Duras-XXe), Florent Belser (MMP-Paris Centre), Maïlys Bion (Marguerite Audoux-IIIe), David Bonilla (Hergé-XIXe), Marielle Bonnabé (Oscar Wilde-XXe), Emilie Boulet (Marguerite Audoux), Jean-Luc Bourel (François Villon-Xe), Françoise Boyer (Buffon-Ve), Marie-Caroline Bretillot (Bibliothèque CDML-Ve), Carole Castéra-Tordet (André Malraux-VIe), Aurélia Collot (Françoise Sagan-Xe), Sibylle Cosson (Buffon-Ve), Thierry Chompré (Marguerite Yourcenar-XVe), Eric Cuisset (Italie-XIIIe), Marc Delbos (MMP-Paris Centre), Samuel Desprez (Jean-Pierre Melville-XIIIe), Djamila Derni (Buffon-Ve), Lorraine Deroin (Goutte-d'Or-XVIIIe), Louis Desplechin (Jean-Pierre Melville-XIIIe), Patrick Doncourt-Bandelier (Françoise Sagan-Xe), Solène Dubois (Buffon-Ve), Hervé Duret (Hélène Berr-XIIe), Patrick Engel (Valeyre-IXe), Pascal Faivre (Jean-Pierre Melville-XIIIe), Sébastien Fauque (MMP-Paris Centre), Victor Fouquoire (Germaine Tillion-XVIe), Thomas Frot (Hélène-Berr-XIIe), Yolande Garrido (Violette Leduc-XIe), Agathe Gucciardi (André Malraux-VIe), Gaëtan Hachette (Bibliothèque Hélène Berr-XIIe), Didier Hamon (Place des Fêtes-XIXe), Sandrine Haon (Marguerite Duras-XXe), Neil Hercberg (Georges Brassens-XIVe), Fabrice Lafay-Sorel (Germaine Tillion-XVIe), Marc Lagrange (MMP-Paris Centre), Thierry Lajeunesse (Jean-Pierre Melville-XIIIe), Laudine Lemancel (MMP-Paris-Centre), Blandine lemoine (Violette Leduc-XIe), Frédérique Lemoine (Gutenberg-XVe), Christophe Libouban (Buffon-Ve), Myriam Lomet (Jean-Pierre Melvile-XIIIe), Sophie Luis (Buffon-Ve), Bruno Martin (Italie-XIIIe), François Mary (Jean-Pierre Melville-XIIIe), Maxime Milliet (André Malraux-VIe), Laure Montardy (Buffon-Ve), Cécile Morin (Marguerite Duras-XXe), Karim Moussa (Marguerite Duras-XXe), Céline Muller (Buffon-Ve), Edouard Palis (Jean-Pierre Melville-XIIIe), Elisenda Panadés Inglés (Naguib Mahfouz XXe), Gabrielle Panetrat (MMP-Paris Centre), Catherine Pecassou (Italie-XIIIe), Jean-Claude Peralba (MMP Paris-Centre), Bertrand Pieri (MMP-Paris Centre), Luc Pierin (Marguerite Duras-XXe), Victor Popovic (Oscar-Wilde-XXe), Véronique Portefaix (Marguerite Duras-XXe), Laura Puget (Oscar Wilde-XXe), Freddy Rasolofo (André Malraux-VIe), Carine Robieu (Hergé-XIXe), Linnea Rönnholm (Marguerite Duras-XXe), Rémi Sanchiz (Mohamed Arkoun-Ve), Sylvie Saouma (Helène Berr-XIIe)), Mietek Stanuch (Germaine Tillion-XVIe), Aurélien Stiegler (Batignolles-XVIIe), Jean-Pierre Sutra-Fourcade (Jean-Pierre Melville-XIIIe), Maxime Torté (Germaine Tillion-XVIe), Josée Van Themsche (Germaine Tillion-XVIe), Nicolas Trompette (Violette Leduc-XIe), André Vestry (Violette Leduc-XIe), Mirta Villablanca (Buffon-Ve), Mathieu Villard (Robert Sabatier-XVIIIe). Et aussi en dehors de la Ville de Paris : Marine Cantournet (Médiathèque du Bassin d'Aurillac-Cantal)

Pour signer le texte écrire en envoyant vos noms à l'adresse courriel suivante : socialnecmergitur@yahoo.fr (si vous n'arriver pas à nous écrire, vous pouvez signer en laissant un message dans la rubrique commentaire)

 

 

Partager cet article
Repost0
14 décembre 2022 3 14 /12 /décembre /2022 11:14

 

La plus ancienne bibliothèque de proximité de la capitale, serait menacée à terme de fermeture

 

Elle vient de fêter son centenaire mais elle risque de ne pas faire de vieux os si l’on en croit les déclarations de personnalités du monde littéraire, d’associations, de syndicats ou encore de parents d’élèves qui dénoncent la disparition programmée à terme de la bibliothèque Fessart située vers le métro Jourdain à proximité de la rue de Belleville, de la rue des Pyrénées et des Buttes Chaumont dans le XIXe arrondissement de Paris. Une inquiétude également partagée par…le maire de l’arrondissement, François Dagnaud, pourtant membre de la majorité municipale !

 

Il faut dire que la volonté de fermer cette bibliothèque de quartier de la part de la direction des affaires culturelles de la Ville de Paris remonte à loin, tant il s’agissait depuis longtemps de récupérer la totalité des effectifs afin de les affecter à la future bibliothèque qui sera implantée Place de Fêtes courant 2024, et ainsi faire des économies en terme de postes budgétaires. Sauf que déjà à l’époque la mairie du XIXème arrondissement avait mis le holà.

 

Mais l’administration n’a pas désarmé pour autant, puisqu’elle a proposé dernièrement de réduire l’équipe de neuf à six agents ! Ce qui n’est guère du goût des syndicats et des associations de quartier qui dans un communiqué commun dénoncent que « réduire l’équipe à six agents asphyxierait l’activité actuelle de la bibliothèque et aboutirait à fermer l’espace actuellement consacré à la jeunesse, à tout regrouper dans un seul espace peu viable, à supprimer près de la moitié des collections et à réduire drastiquement les accueils de groupe, les animations…».

 

Une critique qui rejoint celle de nombreuses auteures et éditrices qui, dans une lettre ouverte, déclarent : « En 2023, la bibliothèque Fessart, un des hauts lieux de mémoire du XIXe arrondissement, prendra le nom de Jacqueline Dreyfus-Weill, bibliothécaire passionnée morte en déportation en 1943 qui, de 1934 à 1937, a marqué l’histoire culturelle du quartier en y créant « l’heure du conte. Depuis son passage, la bibliothèque Fessart – fondée en 1922 grâce au Comité Américain pour les régions dévastées – n’a cessé de tenir une place importante dans la vie de ce quartier de Belleville, créant du lien social, amenant les enfants à la lecture et les adultes vers des activités culturelles gratuites grâce aux nombreux événements organisés par les bibliothécaires, rencontres, lectures publiques, ateliers d’écriture en partenariat avec les écoles du quartier avec des autrices et des auteurs, conférences...»  Et la lettre de conclure « qu’aujourd’hui c’est plus qu’un lieu de mémoire, c’est un lieu de vie. Aujourd’hui, l’activité de cette bibliothèque est menacée ».

 

Cette lutte pour maintenir l’ouverture de la bibliothèque Fessart dans des conditions viables, c’est-à-dire en réaffectant les trois postes supprimés, s’invite désormais au niveau politique puisque François Dagneau, le maire de l’arrondissement a apporté son soutien dans un tweet. Une position affirmée également par un de ses adjoints, Hadrien Bortot qui dans un communiqué donne aussi son « soutien aux équipes en lutte, contre la suppression de postes de bibliothécaires et pour des bibliothèques de proximité ». De son côté, la députée de Paris élue sous l’étiquette de la France Insoumise, Danielle Obono, par ailleurs ancienne bibliothécaire, a appelé à signer la pétition mise en ligne pour la défense de la bibliothèque via les réseaux sociaux. Un texte qui a déjà recueilli plus d’un millier de signataires à l'heure où nous écrivons ces lignes (voir ici).

 

Ironie de l’histoire, cet épisode est en train de mettre à mal l’actuelle adjointe en charge de la Culture, Carine Rolland qui dans son portefeuille, a également la charge de promouvoir le concept de la Ville du quart d’heure dont la bibliothèque Fessart est pourtant le parfait symbole. L’attitude de l’administration parisienne n’est donc pas très fluctuat pour Carine Rolland. Et même carrément mergitur !

 

 

 

Partager cet article
Repost0
2 septembre 2022 5 02 /09 /septembre /2022 12:59

 

« J’ai découvert ce métier dans un centre d’orientation, après l’armée. Ce qui m’a attiré, c’est de pouvoir mettre un pied dans la culture tout en faisant de l’opérationnel », a-t-il déclaré dans une interview à la presse

 

Le réseau des bibliothèques parisiennes, un des plus importants au monde avec ses soixante-cinq établissements, a un nouveau directeur : Jean-Arthur Creff. Si ce dernier, qui a le grade de conservateur en chef, a eu d’abord un parcours des plus classiques en passant par la Bibliothèque nationale, le ministère de la Culture ou encore la bibliothèque du centre Pompidou, force est de noter qu’il a eu une affectation des plus surprenantes avant de prendre en 2019 la tête des bibliothèques de Colmar (Haut-Rhin). Rien moins.... qu’à l’OTAN !

Une info qui a eu de quoi surprendre lors de son arrivée en Alsace puisque dans une interview à la presse régionale, il a dû avouer « avoir découvert ce métier dans un centre d’orientation, après l’armée. Ce qui m’a attiré, c’est de pouvoir mettre un pied dans la culture tout en faisant de l’opérationnel » (lire ici). Bon, en ce qui concerne l’OTAN ce n’était bien sûr.... que la bibliothèque ! Et oui, étonnant mais il existe bien ce type de lieu dans ce genre d'endroit, réservé toutefois aux militaires otaniens et quelques chercheurs en géopolitique triés sur volet. Même si dans une interview au site officiel de l’organisation du traité de l'atlantique nord Jean-Arthur Creff s’étonnait « que des lecteurs arrivent et me demandent où sont les bandes dessinées... ou où sont les romans... alors que, bon, c'est quand même une bibliothèque purement scientifique ». Pas très fluctuat

Ceci dit, dans cette même interview on en apprend aussi de belles sur le fait que n’importe qui puisse entrer dans un des bâtiments les plus sécurisés de la planète car d’après Jean-Arthur Creff dans cette bibliothèque, située il faut rappeler au siège même de l’organisation militaire à Bruxelles, on pouvait y croiser « les habituels lecteurs qui s'endorment, ceux qui ne sortent pas de la bibliothèque quand on la ferme, qui y restent donc enfermés. Il nous est -même arrivé de fermer la bibliothèque et de nous apercevoir ensuite qu'un lecteur était resté à l'intérieur ». Du pur mergitur….

 

            

                               Jean-Arthur Creff, le nouveau patron des bibliothèques parisiennes

                                                               - Gaaaaarde à vous !

Partager cet article
Repost0
25 août 2022 4 25 /08 /août /2022 15:54

 

L’eau s’est infiltrée dans les murs faisant sauter une partie du système électrique !

Les violents orages qui se sont abattus sur la capitale le 16 aout dernier viennent de provoquer un effet retard des plus inattendues sur un des musées phare de la Ville Paris : le musée d’art moderne (MAM)

« Les dysfonctionnements électriques liés aux intempéries du 16 août ne pouvant être résolus dans les délais espérés, nous regrettons de devoir fermer l’exposition Eugène Leroy de manière anticipée », a ainsi annoncé l’établissement sur ses réseaux sociaux ce mardi. Il faut dire que l’eau a touché une grande partie du système électrique du MAM

Ceci dit, l'exposition qui occupait une partie du MAM n’est pas seule à pâtir de ces intempéries car « certaines salles des collections permanentes (la majeure partie du site NdR) » devraient elles aussi fermer si l’on décrypte le communiqué publié par le musée sur son site.

C’est que lors de ces fortes pluies, l’eau s’est infiltrée dans les murs causant une panne des lumières, sans parler des moisissures su les murs, empêchant donc nettement le musée d’ouvrir normalement. « Ce ne sont pas des dégâts importants, rien d’alarmant. Simplement, comme cela concerne les systèmes électriques on ne peut pas ouvrir au public, dans des conditions dégradées » tente bien de déminer la direction du musée au journal Le Parisien.

Sans forcément y arriver d'ailleurs, car selon le quotidien « d’autres travaux sont en cours pour réparer les dégradations électriques », des réparations souvent longues à réaliser comme chacun sait. En tout cas qui persistent toujours au bout de dix jours. Pas très fluctuât donc. Et même carrément mergitur !

 

 

Partager cet article
Repost0
4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 15:32

 

Bibliothèque fermée le week-end, conférences et événements annulés jusqu’à nouvel ordre… Le mouvement de grève des agents territoriaux démarré il y a cinq mois fait tanguer les Champs libres, vaisseau amiral de la culture rennaise

 

Café philo, conférences sur la biodiversité des mardis de l’espace des sciences, concerts, projections de films… Pas un jour de ces vacances de la Toussaint ne devait se dérouler sans événement aux Champs libres à Rennes (Ille-et-Vilaine). Mais tout a été annulé. Le mouvement social des agents territoriaux qui s’éternise depuis cinq mois et demi a pris de la vigueur. Les agents de la bibliothèque, fermée chaque week-end depuis cinq mois et demi, ont été rejoints par les techniciens de l’auditorium des Champs libres puis par ceux du musée de Bretagne, lors d’un débrayage mardi dernier.

 

Les expositions de l’Espace des sciences ou du musée de Bretagne sont toujours ouvertes au public. Mais Corinne Poulain, la directrice des Champs libre, a décidé d’annuler toute la programmation événementielle jusqu’à nouvel ordre, dans l’attente de la résolution du conflit social. La réouverture complète des Champs libre, lieu de culture et de citoyenneté, après des mois de confinement était pourtant très attendue. Au mois de juin, l’application de la loi des 1 607 heures est venue tendre les rapports des agents avec leur employeur, Rennes métropole. Cette loi vise à faire en sorte que tous les agents territoriaux passent aux 35 heures. Rennes métropole a décidé de saisir l’occasion pour harmoniser les statuts de tous ses agents territoriaux.

 

« L’application de la loi des 1 607 heures n’est qu’une partie du dossier, rappelle Eric Derouene, délégué syndical CGT et agent à la bibliothèque des Champs libres, tête de pont d’un réseau de bibliothèques de quartiers. Aux bibliothèques, nous travaillons un week-end par mois et nous avions le choix entre une compensation financière ou un repos compensateur, choisi par 85 % des agents. Rennes métropole veut le supprimer. Il s’agit là d’une décision locale. Il y a une vraie colère des agents des bibliothèques, qui se sont investis pendant le confinement notamment pour mettre en place le clik and collect. Nous perdons dix jours de repos compensateurs, mais les agents qui travaillent dans les Ehpad en perdent 24 ! On les entend moins car ils sont réquisitionnés ».

 

Face au durcissement du mouvement de grève, les délégués de l’intersyndicale (CGT- UGICT.CGT, FO, Sud, Unsa) ont été reçus par la maire de Rennes, Nathalie Appéré, vendredi dernier. « Trois délibérations ont été prises par Rennes métropole en juin et juillet pour appliquer la loi des 1 607 heures et remettre à plat les régimes indemnitaires des agents territoriaux, rappelle Antonin le Moal, directeur des ressources humaines de la ville de Rennes et de Rennes métropole. Il y a des services où le travail le dimanche ne donnait droit à aucune compensation et d’autres où elle était à la fois financière et en repos compensateurs. Cela s’expliquait par la construction historique des différents services ».

 

Rennes métropole se défend de considérer le dimanche comme un jour travaillé comme les autres. « Outre les compensations financières de 100 € par dimanche, des propositions ont été faites à l’intersyndicale lors de la discussion avec Nathalie Appéré notamment, souligne Antonin Le Moal. Comptabiliser le temps de travail caché, comme la préparation d’une animation, réduire les horaires de coupes, quand une personne travaille le matin et revient en fin d’après-midi, attribuer des RTT supplémentaires. Les agents des Ehpad participent à ces discussions avec leurs directions. La même proposition a été faite aux agents des bibliothèques, c’est une main tendue ». « Sous prétexte d’harmonisation, Rennes métropole nivelle par le bas », estime Eric Derouene. Une assemblée générale des agents est prévue ce mardi 9 novembre.

 

Lire l’article de Ouest-France

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
28 octobre 2021 4 28 /10 /octobre /2021 20:34

 

Un dispositif qui semble tout à fait légal puisque aucun préfet n’a remis en cause ces décisions !

 

C’est une info qui est tombée en ce début de semaine : la Ville de Besançon (Doubs), dirigée depuis les dernières élections municipales par une maire écologiste, vient à son tour de rejoindre la liste des communes qui ont décidé de renoncer à contrôler les mineurs via le passe sanitaire, afin que ces derniers puissent accéder à une bibliothèque. Une liste qui ne fait que s’allonger si l’on en croit le site Bibsanspass qui a recensé toutes les communes qui, elles aussi, refusent d’appliquer la mise en place du passe sanitaire dans les bibliothèques pour les usagers mineurs. Et ceci en toute légalité. Au dernier décompte, il y a déjà près d’une soixantaine de communes de toutes tailles et de tout bord politique situées et dans plus d’une une vingtaine de départements dans tout le pays selon ce site qui compile toute l'actualité sur ce sujet (voir ici).

 

Tout est parti d’une mobilisation inédite dans les bibliothèques de France et de Navarre pour protester contre la mise en place du passe sanitaire afin de pouvoir accéder à leurs établissements (lire ici). C’est ainsi qu’à la suite de ce mouvement, une dizaine de communes ont décidé de pas appliquer cette mesure pour ce qui concerne les usagers de douze à dix-sept ans, une tranche d’âge qui y était soumise à partir de début octobre. Des communes qui, comme des judoka, se sont appuyées sur les inconséquences de la loi qui permettait une exception faite aux « personnes accédant à ces établissements pour des motifs professionnels ou à des fins de recherche ». Elles ont donc décidé que ce cas de figure s’appliquait aussi aux mineurs de plus de douze ans puisqu'ils sont « soit tenu d’être scolarisé » soit « légalement droit à la formation ».

 

Bien vue ! D'autant plus bien vue que cela a laissé sans voix les autorités préfectorales représentant l’État dans les territoires lesquels n'ont rien trouvé à redire à cette acrobatie juridique. Une approbation confirmée lors d’une réunion entre l’association France urbaine (représentante de deux mille communes) et le cabinet du ministère de la Cohésion des territoires, qui aurait déclaré que « la jurisprudence grenobloise est acceptée par l’État comme une tolérance non écrite », rapporte l’association à Livres-Hebdo. Jusqu’à maintenant certaines communes, dont la Ville de Paris, se retranchaient derrière « la loi » pour imposer le passe sanitaire dans les bibliothèques alors qu’ils exprimaient politiquement « leur désaccord », tenant là un rôle un peu faux cul. Un argument qui désormais ne tient donc plus.

 

Une qui pourrait être bien embêtée est d’ailleurs Anne Hidalgo, qui, en tant que candidate à la prochaine présidentielle, clamait à hue et surtout à dia que « l’éducation était sa priorité » mais imposant tout de même aux bibliothécaires parisiens d’interdire l’accès aux mineurs de plus de douze ans dépourvus de sésame sanitaire. Une chose est sûre : ce sont bien les provinciaux qui, sur ce sujet, ont non seulement été à l’avant-garde mais ont aussi fait preuve de courage et de justice pour paraphraser le slogan de campagne de la candidate socialiste. Pas très fluctat. Et même carrément mergitur !

 

 

 

 

          Accueil des mineurs dans les bibliothèques : Anne Hidalgo fera-telle preuve de courage et de justice ?

 

Partager cet article
Repost0
6 octobre 2021 3 06 /10 /octobre /2021 14:16

 

Des grosses agglomérations jusqu'au très petites communes, c'est pour nombre d'observateurs une mobilisation qui frappe par son ampleur

 

C’est une mobilisation que personne n’avait vu venir. Un peu à l’instar de celle des « Gilets Jaunes » il y a deux ans. Et comme cette dernière, qui touche jusqu’au plus profond du pays. En effet, depuis plusieurs semaines, les bibliothécaires de tout le pays, y compris les toutes petites communes rurales, manifestent et se mettent grève depuis l’obligation début août de présenter un passe sanitaire pour entrer dans leurs établissements. Un mouvement qui s’amplifie plus encore depuis l’extension de cette obligation aux mineurs de plus de douze ans.

 

Parmi les principaux arguments mis en avant : la crainte de l’exclusion des publics précaires dans l’accès à la culture. Plus généralement, les grévistes réfutent ce rôle de « contrôleur », mettant en avant leurs missions « d’information, de conseil, de médiation ». Le fait marquant d’ailleurs, c’est que ces éléments de langage ne sont pas issus d’organisations syndicales plus au moins radicales ou opposées au gouvernement d’Emmanuel Macron mais  au contraire d’une structure habituellement très très modérée dans son expression à l’égard des pouvoirs publics puisque il s’agit, rien moins, que de l’ABF, l’association des bibliothécaires de France ! Laquelle avait dégainé un communiqué pour dénoncer cette mesure présentée comme « une bombe à fragmentation » dès le début du mois d’août. Malheureusement sans grande réaction de la part du gouvernement.

 

Les bibliothécaires ont donc décidé de passer à la vitesse supérieure pour se faire entendre en multipliant les mouvements de protestation à l’appel cette fois des syndicats. Un mouvement vraiment inédit par son ampleur pour beaucoup d’observateurs car, contre toute attente et signe d’une protestation très profonde, il atteint des endroits habituellement épargnés par les mouvements sociaux. Nous avons tenté de recenser, à partir des nombreux articles parus dans la presse régionale ou nationale, en plus de quelques grosses agglomérations, toutes ces nombreuses petites villes, voire villages où les bibliothécaires se sont mobilisés (des articles de presse visible via un lien hypertexte à partir des noms de chaque commune). Une liste forcément non exhaustive, c’est pourquoi nous vous suggérons de nous signaler tout oubli via la rubrique commentaire. Pour le moment, là voici et elle est déjà impressionnante :

 

Albi (Tarn), Ancenis (Maine-et-Loire), Argelès (Pyrénées-Orientales), Aurec-Sur-Loire (Haute-Loire), Aurillac (Cantal), Aytré (Charente-Maritime), Bresse-Haute-Seille (Jura), Brest (Finistère), Caen (Calvados), Caveirac (Gard), Celles-Sur-Belle (Deux-Sèvres) Chambéry (Savoie), Chirens (Isère), Dammarie (Eure-et-Loire), Dijon (Côte-d'Or), Ergué-Gabéric (Finistère), Fontaine (Isère), Flers (Orne), Gien (Loiret), Guingamp (Côte-d’Armor), Grenoble (Isère), Guillestre (Hautes-Alpes), Hérouville-Saint-Clair (Calvados), Lagord (Charente-Maritime), Lannion (Côte-d’Armor), La Ricamarie (Loire), La Rochelle (Charente-Maritime), Lassale (Gard), Le Havre (Seine-Maritime), Le Mans (Sarthe), Limoges (Haute-Vienne), Lons-Le-Saunier (Jura), Loperhet (Finistère), Luc-La-Primaude (Aveyron), Lyon (Rhône), Meylan (Isère), Millau (Aveyron), Moirans (Isère), Montpellier (Hérault), Mulhouse (Haut-Rhin), Nantes (Loire-Atlantique), Oyonax (Ain), Paimpol (Côte-d'Armor) Périgny (Charente-Maritime), Plougastel (Finistère), Poitier (Vienne), Privas (Ardèche), Puilboreau (Charente-Maritime), Quimperlé (Finistère), Romainville (Seine-Saint-Denis), Rochefort (Charente Maritime), Rouen (Seine Maritime), Saint-Agathon (Côte d’Armor), Saint-Caradec (Côte d'Armor), Saint-Didier-en-Velay (Haute-Loire), Saint-Just-Malmont (Haute-Loire), Saint-Lizier (Ariège), Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Saint-Orens-de-Gameville (Haute-Garonne), Saint-Pair-Sur-Mer (Manche), Sète (Hérault), Seyssin (Isère), Strasbourg (Bas-Rhin), Tence (Haute-Loire) Toulouse (Haute-Garonne), Trièves (Isère), Ustaritz (Pyrénées-Atlantique), Vans (Ardèche), Villeurbanne (Rhône), Vizille (Isère), Voiron (Isère), Voreppe (Isère). Et dans la capitale, alors ? Eh bien, Paris a aussi été de la partie dès le mois juillet avec plusieurs mobilisations très suivies.

 

Des actions qui rencontrent un écho certain puisque l’exemption du passe sanitaire dans les structures de lecture publique a été demandé au Sénat et à l’Assemblée nationale par plusieurs parlementaires lors des sessions consacrées aux questions au gouvernement (Lire ici et ). Dans le même temps, les bibliothécaires s'unissent  pour obtenir le soutien des usagers – par exemple par le biais d’une pétition publique qui atteint  les huit mille signataires. Enfin, une tribune, signée par des agents des bibliothèques de Villeurbanne, s'est même changée en lettre ouverte, dans les colonnes de Libération, sans parler d'un texte de professionnels de litérature jeunesse qui, lui aussi, a fait grand bruit (lire ici). La pression ne se relâche donc pas.

 

Et qui commence à donner des résultats puisque Lyon, Grenoble, Villeurbanne, Strasbourg mais aussi dix huit communes de Seine-Saint-Denis regroupées dans les agglos d'Est-Ensemble et Plaine Communes ont décidé de ne pas demander de passe sanitaire pour les mineurs qui veulent aller en bibliothèques en s'appuyant sur une faille juridique. Un argumentaire qui semble valable car pas remis en cause par les préfets pour le moment. Face à toutes ces initiatives, on notera le silence assourdissant de Roselyne Bachelot, la ministre de la culture mais aussi celle d’Erik Orsenna qui s’était un jour distingué à pondre un rapport….sur les bibliothèques !

 

 

 

                     Roselyne face à la fronde des bibliothécaires de France et de Navarre

                                    - M'en fout j'ai toujours mon QR Code sur moi

 

Partager cet article
Repost0