Paris : à nouveau vandalisée, la bibliothèque de la Goutte d’Or reste fermée

La bibliothèque déjà prise pour cible par des casseurs il y a un mois a de nouveau été vandalisée en début de semaine. Elle reste fermée jusqu’à nouvel ordre

Elle aurait dû rouvrir ses portes aux lecteurs ce mercredi. Mais la bibliothèque municipale de la Goutte d'Or (XVIIIe) est à nouveau restée fermée au public. Elle ne reprendra pas ses activités avant, au mieux, janvier 2021 selon la mairie de la Paris qui explique cette fermeture temporaire prolongée par les « agressions répétées des dealers et des délinquants environnants ».

Il y a tout juste un mois, les quelque 25 agents affectés à l'établissement situé au cœur du quartier populaire du XVIIIe avaient fait jouer leur droit de retrait après une série d'incidents aux abords de la bibliothèque. Du deal de rue (et notamment un trafic très ciblé de médicaments psychotropes qui aurait récemment pris de l'ampleur juste devant la bibliothèque), des bagarres, des agressions, des vols, des menaces…

L'alerte, prise très au sérieux par la mairie, avait donné lieu à de multiples réunions de travail avec les personnels et à la mise en place d'un plan de sécurisation de l'établissement qui était en cours d'installation. Pose de boutons d'alarme, d'un visiophone et de vidéosurveillance à l'intérieur de l'établissement ; installation de barrières tout autour et renforcement des effectifs de surveillance de la DPSP (le service de sécurité de la mairie) et de la police nationale, présence permanente d'un vigile à l'entrée.

« Tout était prêt pour une réouverture, mais seulement deux après-midi par semaine (les mercredis et samedis) dans un premier temps », rappelle la responsable de la bibliothèque. Une nouvelle attaque « ciblée » commise dans la nuit de lundi à mardi dernier a porté un coup d'arrêt à ce programme de réouverture (voir ici). Un casseur, aperçu par un riverain, s'est littéralement acharné sur les vitres de la bibliothèque. En tout cas sur celles qui avaient été épargnées par les casseurs un mois plus tôt. Une mesure de rétorsion après le cri d'alarme des bibliothécaires qui avaient attiré l'attention sur les dealers voisins ?

« On ne le sait pas. Ce qui est sûr en revanche, c'est que l'on ne peut pas rouvrir dans ces conditions d'insécurité pour le public », commentent les agents de la bibliothèque en soulignant que les riverains, « très attachés à leur équipement public » les soutiennent. Ce mercredi, les bibliothécaires ont rédigé un nouvel « appel à l'aide » qui va être adressé à la préfecture de police, au parquet, au ministère de l'Intérieur et même au Président de la République.

Leur demande : une présence permanente de la police nationale sur le nouveau lieu de deal pour remplacer les passages des patrouilles de police du commissariat (située à une centaine de mètres à peine de la bibliothèque) qui ne font qu'interrompre les trafics. « Nous avons obtenu de la préfecture de police l'installation d'une nouvelle caméra de vidéo surveillance à l'extérieur du bâtiment. Mais ça ne suffira pas. Il faut une présence policière statique sur le site », confirme-t-on à la mairie du XVIIIe.

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