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27 août 2014 3 27 /08 /août /2014 15:49

 

Libération : Le 19 août 2014

 

La nouvelle maire cherche à réformer la commission qui veille sur le patrimoine de la ville.

 

La maire de Paris entretient des relations difficiles avec les défenseurs du patrimoine. Le Canard enchaîné a révélé la semaine dernière qu’Anne Hidalgo, ancienne adjointe chargée de l’urbanisme et de l’architecture durant six ans, aurait l’intention de « faire un sort » à la commission du Vieux Paris.

 

Chargée de veiller sur le patrimoine historique depuis 1897, placée sous la présidence du maire, cette institution compte 55 membres, dont des élus, des directeurs des services de la ville et une trentaine d’experts, historiens, architectes, universitaires ou conservateurs, ainsi que des présidents d’association. Elle émet chaque mois un avis sur les demandes de démolition, pour préserver le patrimoine. Ces avis sont consultatifs mais fondés sur une expertise leur conférant un certain poids.

 

Historiquement, elle a joué un rôle essentiel dans la sauvegarde du Marais. C’est à elle qu’on doit le sauvetage du quartier Saint-Germain-des-Prés, à une époque où il était question de prolonger l’axe de la rue de Rennes jusqu’à la Seine. Traditionnellement, ses membres étaient nommés à vie pour éviter toute pression, une indépendance personnifiée par l’archéologue et historien Michel Fleury, présent à la commission pendant près de cinquante ans, jusqu’à sa mort en 2002. Depuis 2003, l’institution est renouvelée à chaque élection municipale. Mais depuis celle de mars, ses membres n’ont pas été désignés, et aucune réunion ne se tient.

 

Les adjoints à l’urbanisme, Jean-Louis Missika, et à la culture, Bruno Julliard, ont lâché le morceau au Canard : Anne Hidalgo voudrait « moderniser » et « redéfinir les missions de la commission », dont elle juge les avis trop « conservateurs ». Non sans de bonnes raisons… La commission s’oppose régulièrement à la destruction d’immeubles historiques.


 

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                   Hidalgo et Juilliard réfléchissent à l'avenir de la commission du vieux Paris


 

Plusieurs projets sensibles de démolition, totale ou partielle, ont recueilli un avis défavorable : la halle ferroviaire Freyssinet (finalement classée par le ministère de la Culture), les serres d’Auteuil, pour faire place au nouveau stade Roland-Garros - conflit qui a entraîné la démission de la secrétaire générale de la commission, Marie-Jeanne Dumont, qui n’a pas vraiment été remplacée depuis -, ou encore la poste du Louvre et la Samaritaine, destinées à devenir des hôtels de luxe.

 

Ces dernières années, les accrochages se sont par ailleurs multipliés entre mairie et associations du patrimoine, qui lui reprochent, outre la dégradation de l’état des églises, de sacrifier l’architecture ancienne, de la démolition du stade Jean-Bouin à celle de la piscine Molitor, remontée pour un établissement de luxe. Le chantier du cinéma Louxor les a aussi opposées.

 

A en croire le Canard enchaîné, Anne Hidalgo voudrait mettre un terme à une histoire de cent vingt ans en remaniant largement cette institution, mais aussi en sélectionnant elle-même les dossiers qui lui seraient soumis et en imposant le secret des débats. Jean-Louis Missika se plaint que les associations se servent de ses rapports motivés pour « contester les décisions de la municipalité devant les tribunaux ». Une référence aux récents déboires judiciaires dans le dossier de la Samaritaine, chantier au cœur de la capitale, dans lequel la ville s’est engagée au côté de LVMH.

 

Lire l'article de « Libération »

 



                              Missika (à gauche) et Hidalgo (au centre) cherchent à ensevellir le Vieux Paris

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                             - Je vous préviens, il nous faudra acheter plus de béton !

 

 


 

 

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Anne Hidalgo s’attaque à la commission du Vieux Paris

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