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14 avril 2016 4 14 /04 /avril /2016 10:14

 

ActuaLitté : le 4 avril 2016

 

Mais des écrivains comme Stella Duffy, Rae Stoltenkamp, Toby Litt, Joanne Greenway, Neil Gaiman, Nick Hornby ou encore Colm Tóibín sont eux aussi mobilisés en faveur du maintien de la bibliothèque

 

Depuis le 31 mars, des bibliothécaires engagés occupent la bibliothèque Carnegie, à Londres, afin d’en empêcher la fermeture définitive et le remplacement de celle-ci par un « centre de bien-être ». Ils refusent de quitter les lieux. La décision, actée par le Lambeth Council, suit celle de fermer la bibliothèque du Minet. Une accumulation mal acceptée par les habitués. 

 

Un an s’est écoulé depuis que le Lambeth Council a décidé de remplacer l'actuelle bibliothèque par un « centre de bien-être », et les arguments avancés ne sont toujours pas acceptés. Le centre sera dirigé par Greenwich Leisure Limited, un organisme qui fournit des services locaux dans tout le pays et qui assure mettre le bien-être communautaire au centre de ses préoccupations. Les manifestants ont confié au Bookseller qu’ils n’entendaient pas partir avant que la décision soit annulée.

 

L’une d’entre eux, Dorotha Bohoius, occupe depuis le début du mouvement la bibliothèque avec ses deux enfants de neuf et treize ans, qu’elle sensibilise. « Nous sommes extrêmement déçus par cette décision et nous resterons tant qu’il n’y a pas de changement. Pour beaucoup de gens, c’est la seule bibliothèque accessible et cela dépasse le livre, c’est un lieu communautaire où chacun peut étudier, travailler et être avec les autres. Personne ne tient à ce que cela devienne un gymnase. Il y en a déjà plein […] », s'agace-t-elle. Elle ajoute : « Nous avons de quoi manger, toute la communauté aide. » 

 

Laura Swaffield, membre de The Library Campaign, revient sur les jeux d'opposition en cours avec le Conseil : « C’est une très belle bibliothèque et y rester n’est pas désagréable, mais, d’un autre côté, c’est plutôt frustrant. Depuis vendredi, les gens vont et viennent, mais le conseil a expliqué que dès lors qu’ils quittent les lieux, aucun retour n’est possible. Je n’avais pas prévu de rester ici, mais c’est mon devoir ». Les manifestants envisagent une occupation légale des lieux sans que cela ne les effraie le moins du monde. Laura Swaffield raconte même que le conseil a tenté d’avoir un arrêté de la cour pour procéder à l’évacuation, mais que cette tentative a échoué.

 

 

 

 

Londres : la bibliothèque Carnegie occupée par des manifestants

 

Le Lambeth Council, de son côté, a qualifié cette occupation d’« erreur ». Un porte-parole a développé : « Ces manifestants, les résidents et le public font fausse route — la bibliothèque Carnegie ne ferme pas pour de bon et nous sommes quasiment les seuls dans le pays à avoir maintenu un service bibliothécaire. L’établissement rouvrira […] au début de l’année 2017 et nous aurons à notre disposition un espace qui combine une bibliothèque, un espace santé et fitness accessible aux publics », ajoute-t-il. 

 

Mais, dès le début du mouvement, des auteurs comme Stella Duffy, Rae Stoltenkamp, Toby Litt et Joanne Greenway exprimaient leur soutien sur les réseaux sociaux. À cette liste s’ajoutent maintenant les écrivains Neil Gaiman, Nick Hornby et Colm Tóibín, eux aussi mobilisés en faveur du maintien de la bibliothèque. Dans une lettre ouverte publiée sur Bookseller, ils écrivaient début avril : « Nous pensons que les bibliothèques sont essentielles pour toutes les communautés, et que chaque bibliothèque a besoin d’avoir des bibliothécaires formés. Hormis la passion que suscite une telle opposition, illustrée par l’occupation de la bibliothèque Carnegie, le Lambeth Council a décidé (...) qu’elle fermerait celle de Waterloo et qu’il y aurait des licenciements dans la bibliothèque de l’Upper Norwood Joint. » 

 

Cette suite de fermetures et de coupes d’emplois fédère la mobilisation d’un nombre important d’auteurs, au même titre que le mélange des genres à l’œuvre (fitness et espace dédicace plus que bibliothèque), qui n’est pas du goût de tout le monde. Le 6 avril, le nombre de signataires s’élevait à 220 auteurs. L’une des signataires, Stella Duffie, vit à Carnegie et rappelle l’importance des bibliothèques dans sa propre vie : « Si je n’avais pas connu de bibliothèque, je ne serais pas devenue auteure. Je viens d’une famille de sept enfants (...). Les bibliothèques m’ont donné la possibilité de comprendre que le sort du monde dépassait le cadre familial dans lequel je vivais. »

 

Et, en temps de crise économique, la bibliothèque est plus que jamais nécessaire : « À l’image de beaucoup de quartiers de Londres, celui-ci souffre de privations et symbolise une idée générale de ce que sont les bibliothèques pour beaucoup de gens dans des temps difficiles, c’est-à-dire un refuge. » Retirer des espaces culturels ou les combiner avec des espaces inadaptés aggraverait la situation. Selon une étude menée par la BBC, il y aurait eu, dans le pays, 350 bibliothèques supprimées en six ans et 8.000 licenciements occasionnés par ces suppressions. 

 

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                             Selon la BBC, les bibliothèques britanniques sont vraiments à poils

Londres : la bibliothèque Carnegie occupée par des manifestants
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