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6 janvier 2021 3 06 /01 /janvier /2021 11:01

 

Alors que des responsables cégétistes se comportent comme des patrons voyous, son secrétaire général laisse faire au risque de faire chuter le plus ancien syndicat de France

 

Il se passe des choses pas très jolies jolies du côté de la centrale de Montreuil, si l’on en croît les révélations du Canard Enchainé dans son édition du 30 décembre dernier. Alors que la CGT avait déjà essuyé une tempête et en était sortie très affaiblie, après le triste épisode de « l’Affaire Lepaon », des méthodes dignes de patrons voyous ont de nouveaux été mises au grand jour par l’hebdomadaire satirique.

 

Une première affaire touche la fédération CGT de l’agroalimentaire, laquelle voulait payer « au black » un de ses permanents. Une pratique pourtant dénoncée par le syndicat lorsque qu’il s’agit de méthodes patronales mais qui semble assez habituelle  au sein de la fédé. Sauf que patatras, le permanent en question refuse, s’abritant justement derrière les « valeurs » de la CGT parmi lesquelles il y a le combat contre le travail dissimulé. Conséquence,  le pauvre syndicaliste qui ne voulait que de vraies fiches de paye avec les cotisations sociales qui vont avec s’est retrouvé victime de méthodes que ne renierait pas les nervis du secteur de l’automobile des années soixante-dix.

 

« Si le lanceur d’alerte est rapidement licencié, les prudhommes, suivi par la cour d’appel ordonne sa réintégration » rapporte le Canard. Mais bon, les prud’hommes, à la fédé de l’agroalimentaire, on s’en fout un peu puisque selon l’article « lorsque il se pointe à Montreuil, neuf gros bras lui  interdisent l’accès aux locaux» qui précisons-le, abritent aussi la confédération donc les cadres nationaux et  son Secrétaire Général à l’œil toujours attentif, Philipe Martinez. Bref, personne parmi ce beau monde n’intervient, s’abritant derrière de vagues statuts d’indépendance des syndicats pour ne surtout rien faire. D’autres dirons sans doute par faiblesse.

 

Une faiblesse qui pourrait couter chère à la vie syndicale car la dite fédé de l’agroalimentaire franchit alors un palier supplémentaire en se pourvoyant en cassation pensant  avoir trouvé une faille dans la loi protégeant les syndicalistes. « Si la procédure aboutissait, elle pourrait priver des dizaines de milliers de représentants du personnels, y compris de la CGT de leur protection légale » rapporte l’hebdomadaire. « Si la fédé de l’agroalimentaire l’emporte, la jurisprudence  créée de fait, provoquerait un formidable séisme pour le syndicalisme dans tout le pays » précise d'ailleurs un dirigeant d’une autre confédération. Déjà que le syndicalisme ne se porte pas bien fort dans l’Hexagone. Et l’expert de poursuivre : « plus aucun délégué syndical, quelle que soit son appartenance, ne sera à l’abri de patrons voyous ». Et le Canard, perfide, de pointer « que ça n’a pas l’air d’inquiéter Philipe Martinez ».

 

 

 

 Si la CGT de l’agroalimentaire continue sa procédure, plus aucun délégué syndical ne sera à l’abri de patrons voyous !

                                                   - Ah mais ce sera à l'insu de mon plein gré !

 

 

 

Faut dire que ces mauvais comportements touchent aussi d’autres camarades du général Tapioca comme la fédération du commerce et des services qui a vu elle son congrès annulé par la justice bourgeoise. Faut dire, comme le rapporte là aussi le palmipède privé de liberté,  qu’une majorité de congressistes n’a pu assister aux réjouissances car « bloquée à l’entrée ». D’autres encore ont même dû rebrousser chemin « craignant des coups ». Une bonne raison en effet ! En fait, ces frondeurs insoumis, rapporte le Canard « avaient quelques révélations désagréables à présenter sur les comptes de l’équipe sortante ». La justice ayant ordonné la tenue d’un nouveau congrès, on pensait que la « conf » allait mettre un peu d’ordre dans tout ça et placer sous tutelle les dirigeants de la fédé du commerce. Nada, ces derniers sont non seulement restés en place mais ont de plus validé le dit congrès. « Et Martinez, une fois encore, regarde ailleurs » note toujours perfide l’hebdomadaire satirique.

 

C’est que s’il devait respecter « les statuts démocratiques et les valeurs » de la Cégète, et surtout lutter contre les comportements qu’il critique à longueur d’année quand ils viennent soit du patronat, soit du gouvernement, Tapioca ne saurait pas non plus où donner de la tête. D’autant que d’autres fédés font aussi fort, voire plus encore, comme celle des services publics qui regroupe les syndicats des collectivités locales notamment des mairies dont les méfaits ont pourtant fait la une de la presse.

 

Le décor a cette fois pour cadre la prestigieuse Ville De Paris, une commune où la CGT, autrefois puissante, traverse depuis maintenant près de quatre ans une crise aigüe avec pour toile de fond,  une tentative de contrôle de la fédé des services publics  sur les différents syndicats parisiens en charge des agents municipaux dans la capitales mettant alors l’équipe d’Anne Hidalgo dans l’embarras (lire ici). La crise est rapidement passée à un stade supérieur lorsque la fédé a décidé de soutenir mordicus un camarade accusé d’agression sexuelle. Un épisode révélé par Médiapart et qui avait fait grand bruit jusque dans nombre de médias nationaux (voir ici). Sans réaction là non plus du patron moustachu de la centrale de Montreuil.

 

C’est que, comme disait Pierre Dac, « passé les bornes, y a plus de limites », puisque ensuite la fédé des services publics a encore fait plus fort en tentant d’abord d’expulser les récalcitrants de leur bureau à la Bourse de Travail de Paris puis d’envoyer  à la maire de Paris une liste de cinq cents militants, pour lui signifier que ces derniers sont désormais déchus de tous leurs droits syndicaux (voir ici). Des troupes qui exerçaient leurs mandats dans tous les secteurs de la Ville : personnels de crèche, de mairie, cadres administratifs, agents de maitrise, animateurs des écoles, conducteurs (notamment de bennes), bibliothécaires, agent des conservatoires, agents de surveillance des parcs et jardins, agents de logistique, agents des canaux…. la liste est bien sûr non exhaustive. Une véritable hécatombe qui touche toute la CGT parisienne. Et que la fédé des territoriaux veut visiblement éradiquer sans réaction là non plus du chef  moustachu de la bande de Montreuil (voir ici).

 

Presque un an plus tard la situation ne s’étant pas arrangée, il semble désormais certain que nombre d’adhérents quitterons le navire cégétiste à Paris. C’est déjà le cas du syndicat qui regroupait les personnels des mairies et de la culture (voir ici). Il devrait bientôt être suivi selon nos informations par beaucoup d’autres, dont celui de la petite enfance. Pas impossible donc que la fédé des services publics perde Paris lors des prochaines élections, alors que la CGT occupe la première place depuis des décennies. Bref, son syndicat  brûle mais Martinez regarde ailleurs. Alors soit il pense à sa prochaine manif « interprofessionnelle » et n'est au courant de rien d'autres, soit il sait mais ne veux rien faire par lâcheté. Quoiqu'il en soit, dans les deux cas c’est plutôt gênant. En tout cas pas très fluctuat. Et même carrément Mergitur !

 

Publié également sur Miroir Social

 

 

 

 

                                             La maison CGT brûle et Martinez regarde ailleurs !

                                   - J'attends même l’éclipse totale avant de pouvoir retirer mes Ray Ban !

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commentaires

F
.....................ça n'étonne plus personnes de nos jours .....................<br /> <br /> -N'oubliez pas les 492 militants qui ont été "éjecter " de l' US, après que la CGT est récupérer le "fruit" ( CTS et compagnie .. ) de leur travail , ce qui a permis a la CGT de siégé aux instances !!!
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G
Des ragots, aucune revendication pour les personnels, aucun appel à se mobiliser. Rien en sorte !
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S
Vous avez mille fois raison cher Gelebart. A la CGT, certains camarades préfèrent se comporter comme des patrons voyous plutôt que de défendre les salariés et de mettre en place les conditions pour développer le syndicalisme ou du moins de faire adhérer le maximum de gens à la CGT. <br /> <br /> Certains préfèrent même occuper des emplois fictifs toutefois grassement payés que de combattre le patronat et il se trouve qu'on retrouve un peu les mêmes. Il fait parti de la famille Huck, celle qui fait la pluie et surtout le mauvais temps dans le fédé CGT de l’agroalimentaire<br /> <br /> L'article est là : https://actualitte.com/article/4187/edition/quand-un-permanent-du-parti-communiste-prend-la-direction-d-une-maison-de-poesie

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