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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 18:10

 

MarsActu : 18 avril 2013

 

Depuis décembre, les bibliothèques de Marseille sont équipées d'automates pour le prêt et le retour des documents. Accompagnée d'aucune réorganisation des services, l'innovation est plutôt mal vécue en interne.

 

Lumière verte : l'usager peut avancer son document et l'automate l'avale. Lumière rouge : l'usager attend que la machine ait digéré sa proie. Parfois la machine a un haut-le-coeur et recrache. Ce gros cube gris qui trône à l'entrée de l'Alcazar témoigne d'une révolution en cours dans toutes les bibliothèques du réseau municipal : l'automatisation des prêts et des retours via des bornes interactives et cette trieuse. Les unes après les autres, les bibliothèques ferment le temps des travaux.

 

Lumière rouge en haut d'une perche à un coin de la trieuse. Code couleur d'alerte, le robot a planté. « Comme cela arrive au moins une fois par jour depuis le début de l'année, se désole un bibliothécaire. Ensuite, il faut des heures pour qu'elle fonctionne à nouveau ». Car la révolution de l'automatisation connaît quelques ratés. Déjà, les travaux de mise en place ont eu du retard, notamment au Merlan où on essuyait les plâtres. Même chose pour celle de Castellane. En revanche, le vaisseau amiral du cours Belsunce a réussi à  tenir les délais en ouvrant en décembre après deux mois de fermeture. Mais, depuis, cela va plutôt de mal en pis au dire des bibliothécaires eux-mêmes.

 

A tel point que la CGT a déposé un préavis de grève pour samedi après s'être joint à la FSU-SDU 13 pour écrire une missive au nouveau directeur des affaires culturelles, Sébastien Cavalier :  « Dans le cadre du chantier d'automatisation des opérations de prêts et retours de documents (...) la période nécessaire de fermeture de l'Alcazar n'a pas été mise à profit pour préparer la réouverture dans de bonnes conditions et à part quelques réunions de dernière minute, le personnel a plutôt été confronté à un silence professionnel en la matière, ainsi d'ailleurs qu'au manque d'information d'une façon générale... »


 

                       1970 mails


 

Les syndicalistes pointent notamment les pannes à répétition, l'absence de signalétique pour les usagers et de formation pour les agents obligés de faire la médiation du nouveau matériel. « On nous avait dit que la mise en place des automates permettrait de libérer du temps pour se mettre au service du public, se désole Raymond Romano pour la CGT. Or, ce n'est pas le cas, bien au contraire. On craint que cela serve de prétexte pour ne pas recruter les 40 agents qui manquent à l'Alcazar ». 

 

Les deux syndicats regrettent également l'opacité qui entoure l’affectation des personnels recrutés, l'encadrement « inadapté » mis en œuvre dans certaines services, voire même un comité de direction déséquilibré où plusieurs chefs de service - dont l'accueil directement concernés par l'automatisation - ne sont pas représentés. Ils voient en tout cela la conséquence du nouvel organigramme adopté en 2010 en Commission technique paritaire au nez et à la barbe du directeur de l'époque, Gilles Eboli, qui avait présenté sa démission dans la foulée de cette oukase. Accusé d'être à la manœuvre de cette éjection du conservateur d'État : Force ouvrière.

 

Depuis, le syndicat majoritaire est accusé de cogérer les bibliothèques après avoir poussé Gilles Eboli à la démission. Le délégué syndical FO et chef de service, Patrick Casse, balaie ses accusations d'autant plus facilement qu'il se coiffe pour le faire de sa casquette syndicale. sous laquelle il annonce qu'il est monté avec succès au créneau de la direction. « Je sais que certains m'accusent d'être à la fois le pyromane et le pompier. Mais je tiens mon rôle : je suis à l'écoute du personnel. D'ailleurs quand ils se sont réunis en assemblée générale, j'étais en comité de direction. La preuve que je ne tire pas toutes les ficelles ». Pour en savoir plus sur les relations étroites en Patrick Casse et la direction lire ici.

 

Il reste quand même quelques pistons qui coulissent avec aisance pour Force Ouvrière puisqu'une délégation du syndicat a été reçue il y a une dizaine de jours par la direction des affaires culturelles. « D'ailleurs, cela a porté ses fruits, cela commence à s'arranger, ce qui montre que l'administration sait se montrer sensible aux conditions de travail des agents » se félicite Patrick Casse. Apprenant le préavis de grève déposé par la CGT, il durcit sa position : « On ne va pas inciter les agents à gaspiller de l'argent sous prétexte que l'administration ne sait pas faire fonctionner correctement ses outils ». En assemblée générale, les personnels syndiqués FO avaient même brandi l'exercice de leur droit de retrait : « Ce droit est individuel. Cela ne peut pas être un mot d'ordre. En revanche, nous avons demandé que les agents soient systématiquement remplacés par des cadres quand ils sont agressés par des usagers mécontents ».


 

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L'an dernier, le ministère de la culture a envoyé une équipe conjointe de l'inspection générale des bibliothèques et de l'inspection générale des affaires culturelles mais leur rapport n'a pas été rendu public. En ce moment, c'est au tour de la chambre régionale des comptes de passer au cribles les comptes des services culturels mais leur rapport final n'est pas attendu avant des mois. 

 

Contacté par nos soins, l'élu à la culture, Daniel Hermann, reconnaît que les ratés des automates sont « regrettables, surtout plusieurs mois après leur mise en place ». Daniel Hermann explique qu'il s'agit là « d'une technologie complexe mise au point par une entreprise allemande. Or, en matière de technologie, ils ne sont pas trop dans le transfert. Or, on a besoin de certaines informations essentielles pour mettre en place un protocole plus efficace pour réparer plus vite ». En revanche, il ne voit aucun lien avec le départ de Gilles Eboli : « Les sentiments sont partagés. Certains sont plutôt ravis de son départ ».

 

Une chose est sûre, en proie au malaise depuis de longues années, les bibliothèques de Marseille peinent à retrouver la sérénité. Lot de consolation à l'intention des usagers : les amendes pour tout document en retard sont amnistiées jusqu'à la fin des travaux sur le réseau. 

 

Lire l'article de « MarsActu »


 

             Le magicien des PC

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